Rapport de la commission d’enquête « Vaincre le malaise des forces de sécurité intérieure : une exigence républicaine » : Qu’en pense SUD Intérieur

Initié à la suite des manifestations policières de l’hiver 2016 et l’inflation des suicides de policiers au cours de l’année 2017, il a été présenté par Michel BOUTANT (Groupe socialiste et républicain), président, et François GROSDIDIER (Groupe Les Républicains), rapporteur mardi 3 juillet 2018. Il est consultable en intégralité ici, auditions comprises : https://www.senat.fr/rap/r17-612-1/r17-612-11.pdf.

SUD Intérieur, qui n’a pas été invité alors pourtant que nous avions beaucoup de choses à dire, vous en présente ici certains aspects avec ses commentaires et revendications.

Vous pouvez retrouver notre analyse et nos propositions sur la version PDF ci-dessous :

Tract Rapport Sénat Analyse Sud Intérieur version longue

Au programme :

– Suicide et risques psychosociaux,
– Ressources humaines, management et gestion des carrières
– Formation
– Les moyens de la Police Nationale
– Coproduction de la sécurité
– Procédure pénale

Un rapport sur une situation inquiétante dont Sud Intérieur, et d’autres syndicats, alerte les pouvoirs publics depuis longtemps

Audition administrative : Sud Intérieur obtient de l’administration qu’elle reconnaisse effectivement le droit au silence

Dans son instruction du 22 octobre 2012 relative à la l’ « Assistance et à l’information de l’agent dans le cadre de l’enquête administrative » reprise dans le « Guide pratique de l’enquête pré-disciplinaire » édité par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) en mars 2014, le directeur général de la police nationale indique que l’agent peut être amené à rendre compte dans ce cadre lors d’une audition, ou par rapport écrit, dans des enquêtes administratives conduites, notamment, par l’IGPN ou des services locaux dédiés d’enquête interne (1).

Gros problème jusqu’à récemment : la doctrine de l’administration était la suivante pour la première hypothèse : garder le silence lors de cette audition était considérée comme une faute professionnelle.

C’est écrit en toute lettre dans le « Guide pratique de l’enquête pré-disciplinaire » édité par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) en mars 2014 : «L’obligation de rendre compte pèse sur tous les agents et procède de l’organisation hiérarchique et du bon fonctionnement de l’administration. Rendre compte fait partie intégrante de la mission. C’est aussi la réponse aux questions que peut solliciter la hiérarchie […] A cette fin, il n’est pas inutile que le droit au silence prévalant en matière judiciaire […] ne vaut pas en la matière. Au contraire, invoquer ce droit serait ici un refus de rendre compte [au sens de l’article R.434-4 du code de la sécurité intérieure], constitutif en lui-même d’une faute » (page 30).

En serait constitutif « le refus de déposer lors d’une enquête administrative » (page 30).

Pourtant, aussi bien des documents en notre possession émanant de la préfecture de police que des jurisprudences nationale et européenne établissent depuis longtemps la possibilité de garder le silence lors d’une audition administrative.

Autrement dit, l’IGPN abusait de…l’abus de droit en imposant l’obligation de « parler ». Continuer la lecture

FAIRE RESPECTER LES DROITS DES AGENTS : SUD INTÉRIEUR AUX AVANT POSTES

INDEMNISATION DES JOURS DE CONGÉS NON PRIS POUR CAUSE DE MALADIE

Ce combat, SUD INTÉRIEUR le mène depuis longtemps. Cette indemnisation intervient automatiquement et obligatoirement à l’initiative de l’employeur comme le rappellent les directeurs des ressources humaines (DRH) et des ressources et des compétences de la police nationale (DRCPN), Stanislas BOURRON et Gérard CLERISSI dans une instruction commune du 29 mars 2017, sans que les agents aient par conséquent, normalement à la solliciter.
Sauf que la réalité est bien souvent différente, l’administration n’appliquant pas toujours cette automaticité, sans parler des « libertés » qu’elle prend régulièrement avec les modalités de calcul, nous allons y revenir.
Notre première victoire, nous l’avons remportée devant le tribunal administratif de POITIERS le 20 janvier 2016, quand celui-ci imposera cette indemnisation au ministère de l’intérieur qui ne voulait pas en entendre parler pour un fonctionnaire partant à la retraite de la préfecture de la Charente-Maritime.

Somme récupérée : 5 547 €

S’appuyant sur ce succès, SUD INTÉRIEUR réussissait, cette fois-ci, sans en passer par la case « tribunal » à faire indemniser dans la foulée deux autres fonctionnaires de la même préfecture dans la même situation.

Sommes récupérées : respectivement 9 897 et 10 227 €

Point essentiel : SUD INTÉRIEUR s’était entendu dans les 3 dossiers avec la préfecture, avec l’assentiment du ministère sur les modalités de calcul de cette indemnisation – qui doit prendre comme référence la « rémunération ordinaire » de l’agent à laquelle elle ne peut être inférieure (1) « comprenant le traitement, l’indemnité de résidence, le supplément familial de traitement ainsi que les indemnités instituées par un texte législatif ou réglementaire » (2).

Forts de cette certitude, nous avons saisi dans le dernier trimestre de l’année 2017 les préfectures de Seine-Maritime et de Seine-Saint-Denis pour obtenir la même chose pour deux autres collègues partant à la retraite. Les jours à prendre en compte étant les suivants : congés annuels (CA), RTT et inscrits sur le compte-épargne temps (CET).
Mais là, surprise, SUD INTÉRIEUR rencontra de très grandes difficultés pour obtenir de ces deux préfectures le respect du…droit, avec en particulier des montants ne répondant pas aux dispositions précitées et toujours défavorables aux agents (3).

Sommes récupérées : respectivement 1 682 € et 3 937 €

Dans ce dossier, nous avons aussi obtenu un accord de principe pour cette indemnisation des jours de CA/CET (il n’avait pas de RTT) non pris pour un fonctionnaire partant prochainement à la retraite à la préfecture de Seine-et-Marne. Sauf que là encore, nous nous heurtons à de sérieuses difficultés pour faire respecter le bon calcul, nos interlocuteurs s’escrimant à faire une mauvaise lecture de la loi et de la jurisprudence, avec au final, une somme potentiellement minorée par rapport à ce qu’elle devrait être.

Mais puisque notre collègue n’est pas encore parti à la retraite, SUD INTÉRIEUR fera en sorte de ramener l’administration à la « raison » le moment venu.
Enfin, pour clore [provisoirement] ce chapitre, comment ne pas évoquer la situation d’un fonctionnaire de la police nationale aujourd’hui à la retraite, dont la dernière affectation était CLERMONT-FERRAND.
Pour ce qui le concerne, nous avons dû en passer par la justice pour obtenir l’indemnisation des jours non pris pour cause de maladie. Dans un jugement du 2 novembre 2017, le Tribunal administratif de CLERMONT-FERRAND a donné raison au fonctionnaire et enjoint au ministère de procéder à ce règlement.
Le 17 novembre de la même année, SUD INTÉRIEUR a saisi Gérard CLÉRISSI, le DRCPN, avec copie à son adjointe, Martine COUDERT pour règlement. S’il nous a répondu le même jour qu’il avait bien reçu notre adresse, le fonctionnaire n’a, par contre, lui, toujours rien reçu de « sonnant et trébuchant »…
Le non respect par le DRCPN de l’autorité de la chose jugée par une personne dépositaire de l’autorité publique sanctionnable par ailleurs également au niveau pénal (4), a conduit le fonctionnaire à saisir la juridiction administrative le 6 mars 2018 pour qu’elle l’oblige à le faire sous astreinte de 150 € par jour de retard à compter du 20 décembre 2017 assortie d’une indemnité complémentaire de 3 000 € « pour échec caractérisé et volontaire à l’exécution » de la décision du juge administratif.

LA RÉMUNÉRATION DES AGENTS EN DISPONIBILITÉ POUR RAISONS DE SANTÉ

Les agents sont placés dans cette position lorsqu’ils ont épuisé leurs droits à congé maladie, dans l’attente d’une décision de l’administration sur leur situation : reprise ou mise à la retraite pour invalidité (5).
Durant cette période, ils perçoivent une prestation correspondant calculée sur la base d’un temps complet représentant, selon la situation des intéressés, la moitié ou les 2/3 du traitement indiciaire et de l’indemnité de résidence et l’intégralité du supplément familial de traitement (6).
Le 2 août 2017, SUD INTÉRIEUR intervient car il découvre ce jour-là qu’un fonctionnaire de la direction départementale de la sécurité publique de laSeine-Maritime, affecté au commissariat de DIEPPE, perçoit cette prestation calculée sur un…80 % depuis le 23 octobre…2015, date de son placement en disponibilité d’office pour raisons de santé.
Immédiatement, SUD INTÉRIEUR saisit le SGAMI Ouest (RENNES) de cette anomalie pour qu’il la corrige dans les plus brefs délais.
Bien que le SGAMI ait reconnu dès le 30 octobre 2017 que nous avions raison, il faudra attendre fin mai…2018 et plusieurs relances – dont la dernière le menaçant d’engager sa responsabilité pour faute devant les tribunaux avec à la clé l’attribution de dommages intérêts, pour que le fonctionnaire récupère [enfin] son dû.

Somme récupérée : 4 955 €

LA « MORALE » DE L’HISTOIRE : LE MINISTÈRE NE PEUT PAS FAIRE CE QU’IL VEUT

Tous ces exemples pour vous démontrer qu’il ne faut pas laisser le ministère de l’intérieur et ses services prendre leurs « aises », et qu’une action résolue élaborée sur la base d’une analyse précise de chaque dossier permet souvent d’aboutir à faire respecter le droit des agents.
Nous aurions pu aussi vous narrer bien d’autres manquements dans différentes procédures, reprise d’ancienneté des années du privé, reconnaissance d’imputabilité d’accidents de travail, entretien professionnel, etc., qui font l’objet de « combats » en cours avec l’administration sur plusieurs dossiers. Nous le ferons à une autre occasion.
Toujours est-il que les succès que nous venons d’énumérer sont la démonstration de l’impérieuse nécessité de la présence de syndicats combatifs comme SUD INTÉRIEUR au sein du ministère de l’intérieur.
Plus vous serez nombreux à vous engager à nos côtés et plus nous augmenterons nos chances que les pratiques que nous dénonçons diminuent très largement à défaut de disparaître complètement.

VOUS AVEZ BESOIN DE SUD INTÉRIEUR, SUD INTÉRIEUR A BESOIN DE VOUS
SUD INTÉRIEUR : DU FOND ET DE LA MÉTHODE, REJOIGNEZ SUD INTÉRIEUR

ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES 2018 :

VOUS VOULEZ QUE LES CHOSES BOUGENT : SOYEZ CANDIDAT-E

SUR LES LISTES SUD INTÉRIEUR

Les contacts : sud.interieur@gmail.com – 06 72 33 52 53

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ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES 2018

VOUS VOULEZ QUE LES CHOSES BOUGENT : SOYEZ CANDIDAT-E SUR LES LISTES SUD INTÉRIEUR

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SUD INTÉRIEUR, C’EST QUOI ?

SUD INTÉRIEUR a la volonté de vous redonner le goût de l’action collective, aussi bien dans l’élaboration de vos revendications que dans les luttes pour les faire aboutir. SUD INTÉRIEUR privilégie l’action directe où chacun se sent impliqué.
Pour nous, l’action locale pour défendre nos droits n’a de sens que si elle s’inscrit dans un combat frontal contre les politiques appliquées à des niveaux supérieurs.

Car, bien évidemment, les choix locaux de nos employeurs sont la conséquence de décisions opérées ailleurs, notamment à l’échelle européenne.

C’est pour cela que nous informons les agents du ministère de l’étroite imbrication entre les niveaux local et global pour « mieux faire le lien entre ce « qu’ils vivent sur leur lieu de travail et une globalisation libérale et financière en marche
d’un bout à l’autre de la planète » (1).

SUD INTÉRIEUR est un syndicat national créé en avril 2002 qui syndique des agents, fonctionnaires ou non, dépendant du ministère de l’intérieur [policiers et non policiers], y compris les personnels civils de la gendarmerie, des tribunaux administratifs, cours administratives d’appel, directions départementales interministérielles (DDI), y compris celles déjà fusionnées à des directions régionales.

Nous syndiquons également les agents affectés dans les Offices Français de l’Immigration et de l’intégration (OFII) (2), de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA), les Agences Nationale du Traitement Automatisé des Infractions (ANTAI) et des Titres Sécurisés (ANTS), du Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS) mais aussi les civils du ministère de la défense. Nous appartenons à l’Union Syndicale Solidaires, qui regroupe aujourd’hui 55 fédérations ou syndicats nationaux du privé et du public.

Le premier syndicat SUD (PTT), a lui été créé en 1989, d’autres suivant au fur et à mesure. D’autres, comme le Syndicat National Unifié des Impôts (SNUI) (3) ou le Syndicat National des Journalistes (SNJ) sont des syndicats autonomes plus anciens.

Tous ont en commun la volonté de faire vivre un syndicalisme INTERPROFESSIONNEL efficace et non catégoriel, au plus près du terrain.

SUD INTÉRIEUR participe aussi activement à la mise en place « d’un pôle social alternatif qui puisse être efficace » (1) contre le capitalisme, dont nous continuons de subir malgré la « reprise », les conséquences désastreuses avec une violence décuplée : démolition du Code du Travail (Ordonnances « MACRON »), des services publics et de la fonction publique, sélection à l’Université, etc.

SUD INTÉRIEUR, C’EST COMMENT ?

– un syndicat qui se construit au fil des années et qui, dès qu’il est présent dans une structure, pratique une information régulière des agents par la diffusion de tracts, l’organisation d’heures mensuelles d’information syndicale (HMI) d’accès libre à chacun quand il en a le droit ou des discussions informelles sur le lieu de travail (4) ;

– un syndicat qui conseille les agents et les aide dans leurs différentes démarches face à l’administration. Directement ou indirectement ;

– un syndicat qui est toujours à la recherche d’un cadre unitaire pour faire aboutir des revendications profitant aux agents. L’action commune de boycott des CAP régionales d’avancement de Normandie le 5 juin en étant l’illustration la plus récente ;

– un syndicat qui n’est pas recroquevillé sur la seule vie du ministère de l’intérieur mais qui est ouvert aux autres champs professionnels. SUD INTÉRIEUR participe ainsi régulièrement aux conseils nationaux de l’Union syndicale Solidaires et de Solidaires Fonction Publique qui regroupent, pour le premier, les syndicats des secteurs privé et public, pour le second, du secteur public uniquement ;

– un syndicat qui refuse la résignation et la fatalité et qui construit ses actions sur la durée, ne lâchant jamais prise.

UNE NÉCESSITE POUR FAIRE ABOUTIR NOS REVENDICATIONS : SE SYNDIQUER

L’histoire a montré que les grandes conquêtes sociales avaient pratiquement toujours pour origine un syndicalisme puissant. Or, depuis la fin des années 70, les syndicats ont vu leurs effectifs sensiblement décliner (5).

Cela n’a rien d’un hasard : à compter de cette période, les différents gouvernements se sont attaqués aux différents droits sociaux des travailleurs, avec pour objectif aussi de réduire l’influence des syndicats.

Et c’est justement à partir de la fin des années 70 que les principaux reculs sociaux ont commencé à voir le jour en France, en Europe mais aussi aux Etats-Unis.

Il est donc impératif de tirer les leçons de l’histoire : il n’y aura pas de nouvelles conquêtes sociales sans un mouvement de très grande ampleur, assis notamment sur des syndicats qui se développent. Atteindre cet objectif passe donc par une syndicalisation massive des agents.

SUD INTÉRIEUR NE FAIT PAS DE CLIENTÈLISME

Nous défendons vos intérêts individuels et collectifs, sans exclusive. Tous les agents ont le même traitement, qu’ils soient syndiqués chez nous, ailleurs ou pas. Ils ne vous réclameront JAMAIS comme préalable à notre intervention la prise d’un « timbre » syndical. Nos représentants sont par conséquent à la disposition de TOUT LE MONDE.

SUD INTÉRIEUR : UN SYNDICAT PAS COMME LES AUTRES

Par nos pratiques qui nous rendent totalement indépendants de quiconque, SUD INTÉRIEUR est un espace qui permet de faire se rencontrer des agents aux univers professionnels particulièrement variés. Une richesse dont nous nous réjouissons chaque jour un peu plus.

SUD INTÉRIEUR SAIT RECONNAITRE L’EFFICACITÉ D’AUTRES SYNDICATS

Le développement d’un syndicat comme SUD INTÉRIEUR a pour objectif de renforcer et développer un syndicalisme revendicatif et refusant la fatalité. Nous ne sommes donc pas en concurrence avec quiconque. Nous sommes complémentaires même si différents. L’union fait la force !

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Les CAP en danger : le gouvernement veut briser le statut de la Fonction Publique

Ce 25 mai 2018, dans le cadre du chantier « ressources humaines » donnant lieu à des réunions entre les ministres concernés et /ou leurs représentants et les organisations syndicales, il a été clairement énoncé qu’il fallait en finir avec ces instances.

Si les CAP n’ont jamais été parfaites, elles demeurent le lieu où, quand ils sont déterminés, les représentants du personnel s’escriment à faire respecter les règles statutaires – avec lesquelles il n’est pas rare que les directions d’emplois prennent quelques libertés… – et une certaine égalité de traitement entre collègues.

Les supprimer feraient sauter ce « verrou » en même temps qu’un dispositif rattaché au statut de la fonction publique.

La mort du service public au bout du tunnel des réformes libérales

Le message est clair de la part du gouvernement : le « dynamiter » définitivement car il le juge [à tort] trop protecteur pour ses bénéficiaires. Continuer la lecture

La répression syndicale sévit aussi au ministère de l’Intérieur : Sud Intérieur en fait l’expérience

Que ce soit dans le privé ou dans le public, la répression syndicale s’abat sur tous les militants appartenant à des syndicats combatifs ne s’en laissant pas compter, au premier rang desquels ceux de notre Union syndicale Solidaires (1) ou de la CGT (2), mais aussi d’autres (3).

Au-delà de la défense acharnée de chaque situation qui conduit régulièrement à des victoires comme celle récente obtenue devant la Cour d’appel de Toulouse imposant à la direction des Autoroutes du Sud de la France – groupe Vinci la réintégration de notre camarade Henri délégué syndical de SUD Autoroutes (4), le combat pour préserver la liberté syndicale inscrite dans le préambule de la Constitution doit être collectif.

C’est pour cette raison que notre Union syndicale Solidaires a lancé début janvier une campagne nationale sur cette thématique (1).

Dans ces conditions, vous ne serez pas surpris d’apprendre que cette répression syndicale s’abat également sur SUD INTÉRIEUR, sans aucun doute le syndicat le plus combatif du ministère, ceci expliquant sans doute cela.

Ainsi, le 6 mars 2018, un de nos secrétaires nationaux, ingénieur des systèmes d’information et de communication affecté à la préfecture de police, se voyait infliger une sanction disciplinaire d’exclusion temporaire de fonctions de 6 mois dont 5 avec sursis.

A notre très grande consternation, les représentants du personnel, qui pour l’occasion, ne nous ont été d’aucun secours, voteront la « sentence » avec ceux de l’administration.

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Police de Sécurité Quotidienne : plutôt un recyclage qu’une révolution

Gérard Collomb a décrit sa Police de Sécurité du Quotidien (PSQ) comme une révolution. Apparemment, le ministre de l’Intérieur confond le processus révolutionnaire avec celui de la boîte à idées.

Lors de l’annonce de la PSQ le 8 février dernier, nous avons eu droit à une annonce fourre-tout où les principes de cette « nouvelle » police se confondaient avec des annonces immobilières, en matériel ou sur la procédure pénale. Un flou typique qui entoure cette PSQ depuis qu’elle a été annoncée par le candidat Macron.

Décryptage par Sud Intérieur de la nébuleuse PSQ.

La fin de la politique du chiffre ?

Gérard Collomb a donc annoncé la fin de la politique du chiffre. Problème : C’était déjà la promesse du ministre de l’Intérieur, nouvellement nommé en 2012, Manuel Valls. Or, après quelques changements cosmétiques, les statistiques et la « performance » ouvrant droit à des primes (particulièrement pour les commissaires) avaient perduré.

Alors qu’on répétait officiellement à la population et aux policiers que la politique du chiffre était finie, le nouveau ministre de l’Intérieur vient de publiquement affirmer le contraire.

La politique du chiffre était censée ne plus exister ? Des primes de performance pour les commissaires et les officiers démontraient pourtant le contraire. Selon les grades et les corps, on peut donc faire du 10.000, 25.000 ou encore 60.000 euros à l’année, voir le double si « bons résultats ».

La Préfecture de Police déclarait au Point en 2016 que dans les faits, c’était plutôt du 20 ou 40 % en plus (1). Déjà une belle plus-value sur un travail collectif où les gardiens et gradés récupèrent, pour certains seulement, des miettes avec la fumeuse prime au « mérite ». Continuer la lecture

A l’OFII, la liberté d’expression syndicale a ses limites

Suite à la réaction du directeur général de l”OFII à un tract de notre section syndicale dénonçant les risques de la circulaire Collomb/Mézard du 12 décembre 2017, SUD INTERIEUR publie une mise au point en soutien à nos camarades scandaleusement mis en cause.

Toujours soucieux d’une information complète et précise, nous vous vous joignons en annexe de ce tract, celui de nos camarades de l’OFII, la réaction du directeur général, la décision du Conseil d’Etat sur le référé suspension (qui ne présage pas du résultat sur le fond) et son communiqué de presse, ainsi que le commentaire par les associations ayant déposé la requête que nous partageons.

En définitive les craintes exprimées par nos camarades de l’OFII étaient parfaitement légitimes.

En ces temps de répression syndicale sous toutes ses formes, défendre notre liberté d’expression est plus que jamais indispensable.

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Procédure d’Entretien Professionnel : bien s’y préparer

Comme chaque année, Sud Intérieur vous propose un mini-guide de quatre pages afin de vous préparer au mieux à l’entretien professionnel, un moment toujours à risque pour l’agent pas ou peu informé sur les obligations qui entourent cette pratique.

Mini Guide Entretien Professionnel par Sud Intérieur Solidaires

Toi, avant un entretien professionnel, quand tu as lu le mini guide de Sud Intérieur #JeSuisPrêt

Police de Sécurité du Quotidien : aller au-delà des annonces et repenser la police

Recette de la PSQ : une sauce Macron au goût déjà ancien

Emmanuel Macron et Gérard Collomb l’assurent : il n’est pas question d’un retour à la police de proximité. Durant la campagne présidentielle, le futur président jupitérien lance l’idée d’une Police de Sécurité du Quotidien qui ne serait pas une nouvelle police de proximité mais une police nouvelle, plus efficace et plus proche de la population, une police digne de la Start-Up Nation. Pêle-Mêle, quelques déclarations du chef de l’État :

« Il ne s’agit pas de ressusciter, 20 ans plus tard, la police de proximité créée par Jean-Pierre Chevènement. Le contextea changé et la délinquance s’est transformée […] toutefois, l’inspiration est la même. Il s’agit de déployer une police mieux ancrée dans les territoires dont elle a la charge […] Au plus près des français, elle développera une connaissance approfondie des lieux et des habitants qu’elle sera chargée de protéger et d’entendre […] Une police qui connaît la population est plus à même de résoudre les problèmes locaux […] elle sait faire preuve de fermeté quand c’est nécessaire, parce que seule une police proche des gens a les moyens de faire comprendre son action, d’assurer la sécurité de tout un quartier et de faire reconnaître son autorité […] Nous favoriserons la création au niveau des quartiers de contrats locaux de sécurité et de prévention de la délinquance qui associeront plus étroitement la police et la gendarmerie aux acteurs de la prévention et de la sécurité. […] Nous susciterons des partenariats locaux innovants entre policiers et habitants » (1) ; ou encore « Nous diminuerons la bureaucratie et imposerons un retour au cœur du métier de policier pour plus de présence sur le terrain. […] À cette fin, il faudra d’abord traquer les tâches indues qui pèsent sur les forces de l’ordre » (2).

« Une connaissance approfondie des lieux et des habitants », « une police mieux ancrée dans les territoires », « mieux déployée », « à même de résoudre les problèmes locaux », « police proche des gens », « contrats locaux de sécurité », « traquer les taches indues », « diminuer la bureaucratie », etc.

Si vous avez l’impression d’avoir déjà lu tout cela sous la police de proximité version « gauche plurielle », durant la police « sarkozyste/tolérance zéro » (avec les unités territoriales de quartier (UTEQ) puis brigades spécialisées de terrain (BST), ou encore le dernier quinquennat (avec les Zones de Sécurité Prioritaire), vous n’avez pas rêvé…

Toujours les mêmes éléments de langage et une inspiration commune au fameux community policing américain. La PSQ n’échappe pas à la règle. Le président a le goût des annonces « révolutionnaires » pour finalement ressortir des recettes déjà utilisées. La Loi Travail ou les cadeaux fiscaux aux plus riches le prouvent . Continuer la lecture