Les CAP en danger : le gouvernement veut briser le statut de la Fonction Publique

Ce 25 mai 2018, dans le cadre du chantier « ressources humaines » donnant lieu à des réunions entre les ministres concernés et /ou leurs représentants et les organisations syndicales, il a été clairement énoncé qu’il fallait en finir avec ces instances.

Si les CAP n’ont jamais été parfaites, elles demeurent le lieu où, quand ils sont déterminés, les représentants du personnel s’escriment à faire respecter les règles statutaires – avec lesquelles il n’est pas rare que les directions d’emplois prennent quelques libertés… – et une certaine égalité de traitement entre collègues.

Les supprimer feraient sauter ce « verrou » en même temps qu’un dispositif rattaché au statut de la fonction publique.

La mort du service public au bout du tunnel des réformes libérales

Le message est clair de la part du gouvernement : le « dynamiter » définitivement car il le juge [à tort] trop protecteur pour ses bénéficiaires.

Pourtant, comme l’a rappelé fort à propos Anicet LE PORS, l’ancien ministre de la fonction publique de François MITTERRAND dans un article publié dans Le Monde diplomatique d’avril 2018, sa démolition se fait à « petit feu » depuis une trentaine d’années : « Les attaques frontales ayant échoué, s’est développée une stratégie plus sournoise : d’une part, l’expansion du paradigme de l’entreprise privée dans le service public sous la forme du new public management (« nouvelle gestion publique ») ; d’autre part, un « mitage » du statut : 225 modifications législatives en trente ans, la plupart des dénaturations, démontrant, malgré tout, à la fois sa solidité et son adaptabilité » (1).

Par conséquent, le ministre Olivier DUSSOPT ment quand il dit qu’il n’est pas question d’y toucher.

UNE OFFENSIVE TOUS AZIMUTS

Dans la ligne de mire également, à l’instar de ce qui s’est fait dans le privé : la disparition programmée des comité, hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT), l’instance où les représentants du personnel ont le plus de possibilités pour combattre les projets désastreux pour nos conditions de travail.

Emmanuel MACRON prétend toujours qu’il fait ce qu’il avait dit lors de sa campagne présidentielle. C’est faux. Jamais il n’avait annoncé de telles intentions en direction de la SNCF ou de la fonction publique.

Il va donc bien au-delà de ce qu’il avait proclamé.

LA RÉACTION DOIT ÊTRE À LA HAUTEUR DE LA VIOLENCE DES ATTAQUES

Après avoir « lessivé » le Code du Travail avec la « loi travail II», le gouvernement pense qu’il a les « coudées franches » pour liquider la SNCF, la fonction publique et ensuite les retraites.

La mobilisation qui se poursuit dans la première, celle qui se construit dans la seconde dans le cadre syndical en passant par celle d’un mouvement d’ensemble lus large dont « Le front social » (2) ou « La marée populaire » du 26 mai (3) sont deux émanations, démontrent une prise de conscience grandissante de la nécessité d’affronter le gouvernement – et la meute médiatique quasi unanime qui le soutient (4) – pour l’empêcher d’arriver à ses fins.

L’enjeu ne nous laisse pas d’autre choix que d’aller « au combat »…victorieux.

Technique de défense face à la politique libérale violente qui s’abat sur la Fonction Publique #Humour #Team2ndDegré #OnEstNonViolentNousContrairementAuGouvernement

(1) Lire son article sur ce lien : https://www.monde-diplomatique.fr/2018/04/LE_PORS/58573

(2) Voir le site : https://www.frontsocialuni.fr/organisations-membres/

(3) Voir ici : https://solidaires.org/Pour-l-egalite-la-justice-sociale-et-la-solidarite-maree-populaire-le-samedi-26

(4) Nous vous invitions à vous rendre sur le site de l’association Action Critique Médias (Acrimed), qui depuis sa création en 1996, met à jour cette évidence dans de nombreux articles :  http://www.acrimed.org/

CAP DANS LE VISEUR DU GOUVERNEMENT – PDF