Suicide des policiers : des mesurettes qui passent à côté de l’essentiel

Le mercredi 28 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur a dévoilé son plan de lutte contre le suicide dans la police. Si les mesures annoncées ne sont pas dénuées d’intérêt, elles démontrent une nouvelle fois que le ministère passe à côté du sujet principal : lutter contre les causes et non les conséquences.

Embauche de quelques psychologues et médecins de prévention, casiers individuels pour l’arme de service, fonctionnaires référents… ces mesures ont le mérite de créer de l’emploi et d’apporter une solution à court terme. Mais peuvent-elles réellement lutter profondément contre le mal-être policier ? Il ne faut pas oublier que le suicide n’est qu’une des facettes de ce mal-être : déprimes, dépressions, burn-out. Les risques professionnels ne se résument pas au suicide et de nombreux fonctionnaires souffrent dans leur cadre professionnel.

On aurait pu espérer une prise de conscience de l’administration qui souhaite réfléchir également à l’amélioration des conditions de travail mais là dessus, les propositions sont floues. On évoque une réflexion sur les cycles de travail. Pourquoi pas, mais cela reste léger, très léger même. D’ailleurs, on peut douter qu’elle aille dans le bon sens quand le ministre invite les chefs de service à « mieux gérer les tensions qui peuvent exister dans un service et générer un mal être chez les fonctionnaires ». Continuer la lecture

L’UNION SYNDICALE SOLIDAIRES ARRIVE AU MINISTERE DE LA DEFENSE

Notre première section syndicale a été créée récemment dans ce ministère, plus précisément sur le périmètre de la GSBdD* de ST DIZIER – CHAUMONT.

Néanmoins trop tardivement pour que SUD INTERIEUR puisse présenter des listes aux élections professionnelles du 4 décembre 2014.

LE SYNDICALISME, CE N’EST PAS QUE LES ELECTIONS Continuer la lecture

Suicides dans la police : ça continue !

Largement moins médiatisés que la mort de Rémi FRAISSE, sur laquelle SUD Intérieur a déjà eu l’occasion de présenter son analyse (1), les suicides récurrents de policiers sont pourtant une sinistre réalité tenace depuis des années.

L’année 2014 ne déroge pas à la règle puisque 46 d’entre eux sont encore passés à l’acte cette année.

Diagramme suicide police

Pour SUD Intérieur, les réunions (auxquelles nous ne sommes jamais invitées) organisées par les pouvoirs publics ne sont qu’un « pis-aller » qui ne s’attaquent jamais aux causes réelles de cette situation.

Car, la commode antienne sur les risques spécifiques du métier de policier (notamment à cause du port d’une arme à feu) ou les problèmes « personnels » des « passeurs à l’acte » ne saurait servir d’explications.

La réalité est fort différente : ces actes dramatiques, à l’instar de ce qui se passe dans toutes les administrations ou les entreprises privées, sont liés à une activité professionnelle de plus en plus difficile générant par conséquent une détérioration de la santé des agents.

Tous ces suicides (ou tentatives) doivent donc être présumés comme imputables au service. Déjà parce que la jurisprudence a évolué dans ce sens. Continuer la lecture

Les forces de l’ordre ne sont pas faites pour tuer ni brutaliser des manifestants

Le débat qu’ouvre la mort de Rémi Fraisse est forcément politique puisque l’origine de cette mort est politique. Elle a sa source dans un refus de débattre qui a le soutien du gouvernement (mais à quoi sert alors la politique si elle ne veut pas débattre ?).

SUD INTERIEUR doit le dénoncer parce que la police ou la gendarmerie ne sont pas et n’ont pas à être un instrument politique, c’est un service public, au service du public et non d’une telle politique qui méprise les gens.

C’est parce que la police, ou dans le cas présent, la gendarmerie, sont détournées de leur travail que Rémi Fraisse est mort.

La direction de la gendarmerie, mais aussi le préfet et le ministre en portent toute la responsabilité.

Il est en effet stupéfiant de pouvoir comprendre que la police ou la gendarmerie seraient incapables d’empêcher les « casseurs » d’agir alors qu’elles en tirent a posteriori prétexte pour utiliser des armes de guerre contre la population.

Ce qui s’est passé à Sivens n’est que la conséquence prévisible des abus constatés dans l’emploi des CRS et des gardes mobiles dans les manifestations de Nantes et de Paris. Continuer la lecture