L’extrême droite attaque la justice administrative

Le 30 janvier, le media d’extrême droite Frontières publiait dans un hors-série une liste nominative d’avocats défendant des personnes étrangères devant les juridictions administratives. D’autres articles du même numéro visaient nommément des juges administratifs. Depuis, une partie des personnes ainsi jetées en pâture font l’objet de menaces et de harcèlement de la part de l’extrême droite et de ses nervis.

Sud Intérieur et Sud Ofii condamnent fermement ces attaques contre des avocats et des magistrats qui n’ont fait que remplir leur office. Nous nous tenons à leurs côtés et voulons leur exprimer ici notre soutien et notre solidarité.

Les attaques de la droite et de ses extrêmes contre la justice, hier judiciaire, aujourd’hui administrative, doivent cesser. Car ce qui est visé derrière la justice, c’est l’état de droit, pilier de notre démocratie.

Ce que vise l’extrême droite en attaquant avocats et magistrats, c’est le droit, pour les personnes étrangères de contester, dans le respect des procédures prévues par le droit, la légalité des décisions qui les concernent. Ainsi, avec l’extrême droite, certaines décisions de l’Etat deviennent au dessus de la loi, l’Etat peut alors s’affranchir des lois votées -certes de moins en moins- par la représentation nationale.

Par leurs récentes attaques contre les avocats, accusés ” d’emboliser” la justice, la droite et ses extrêmes entendent défaire le droit d’être entendu et défendu devant la justice, rempart contre l’arbitraire étatique – dont l’extrême droite est pourtant contente de pouvoir bénéficier lorsqu’elle est sur le banc des prévenus.

Ainsi se dessine la vision de la politique de l’extrême droite : un état arbitraire, tout puissant, dégagé de la contrainte du respect de ses propres lois. Aujourd’hui, ce sont les personnes étrangères qui sont visées. Demain, ce seront d’autres. Il faut sans cesse redire notre attachement à l’état de droit et à la démocratie et toujours lutter contre ceux qui veulent les mettre à bas.