Le 18 mai 2016, deux policiers sont agressés et leur véhicule incendié.
SUD INTERIEUR dénonce catégoriquement ces actes. Ils étaient cependant et malheureusement très prévisibles et donc évitables.
Nous alertions dans notre tract du 18 mai consacré aux rassemblements « Stop à la haine anti-flics » (1) :
« Toujours est-il qu’en choisissant cet angle « d’attaque » de la haine anti-flic, les organisateurs prennent la responsabilité de « jeter de l’huile sur le feu », en chauffant toujours plus à « blanc » leurs « troupes », et par ricochet ceux qui ne manqueront pas de venir leur faire face et qui appellent déjà, ici et là, à venir occuper la « place » avant l’arrivée des policiers qui manifesteront.
Un exemple suffira à illustrer ce qui précède :
– la manifestation parisienne est « convoquée » à midi place de la République, lieu ou se tiennent chaque jour les assemblées générales de « Nuit Debout », mouvement que ne « portent pas dans leur cœur » de très nombreux syndicats de police. Une provocation qui n’a visiblement pas émue le préfet de police qui l’a autorisée sur ce lieu, alors qu’il aurait très bien pu imposer aux organisateurs d’en choisir un autre, et ce, afin de faire retomber la tension.
Pour être tout à fait précis, le préfet de police autorise la manifestation organisée par Alliance, mais pas celle initiée par Unité-SGP-FO, finalement tout bonnement interdite. Ce parti pris du préfet de police ne manque pas de nous interpeller quand on sait que c’est le premier nommé qui est le plus haineux – et de loin – dans son appel…
Comment ne pas y voir un soutien appuyé de l’institution aux revendications d’Alliance ?
En réponse, le collectif « Urgence Notre Police Assassine » appelle à un « contre-rassemblement face à la police » au même endroit, mais à… 11heures.
Indiscutablement, il y a [malheureusement] de « l’électricité dans l’air ».
LES VERITABLES PYROMANES SONT IDENTIFIES
Ce qui s’est passé près du Canal Saint-Martin n’est que la conséquence de la stratégie de tension imposée par le président de la République et son gouvernement.
L’interdiction de la manifestation contre les violences policières à grands renforts de cordons de gendarmes mobiles ont, sans surprise, « fait grimper encore la température ».
Les manœuvres qui tentent de disqualifier le mouvement social en cherchant à le diviser sont l’œuvre de pyromanes parfaitement identifiés. Eux seuls sont responsables de l’escalade de la violence qui frappe autant les manifestants que les policiers et gendarmes. Messieurs HOLLANDE, VALLS et CAZENEUVE, vous devez prendre la seule décision qui vaille pour stopper nette la violation du droit que vous tentez d’imposer malgré le refus de l’opinion : ANNONCER LE RETRAIT DU PROJET
DE LOI SUR LE TRAVAIL.
NOUS NE SOMMES PAS LES SEULS A LE DIRE
Pierre JOXE, ancien ministre socialiste de l’intérieur et de la défense, ne dit pas autre chose que SUD intérieur au micro d’Anne SINCLAIR sur Europe 1 le 21 mai : « Si le gouvernement avait abandonné son projet de loi travail comme il avait abandonné cette fâcheuse idée de déchéance de nationalité, comme il avait abandonné, sous CHIRAC, le CPE, on aurait moins de manifestations et les policiers pourraient se consacrer aux vraies missions d’ordre public, de sécurité, dont ils sont en partie distraits par des problèmes autres » ; ajoutant ne pas comprendre pourquoi le gouvernement s’obstinait sur ce sujet comme il avait pu le faire sur la déchéance de nationalité (2).
ET SI ON PARLAIT DE L’ESSENTIEL ?
La réduction du débat, avec la complicité des médias dominants, à la seule question des violences dans les manifestations, est une opération de diversion détournant l’attention de l’opinion de la question du risque de compromission du caractère démocratique des institutions et de la perte de légitimité républicaine des représentants de la puissance publique.
Le pouvoir témoigne d’un grand mépris pour les personnels de police et de gendarmerie, qu’il mobilise et épuise depuis des mois, en instrumentalisant la peur pour maintenir un régime d’exception et imposer une régression sociale prohibée par les droits de l’Homme, droit international contraignant ratifié par la France (3).
La réprobation populaire est donc bien faible en considération de la gravité de cette violation du principe de la hiérarchie des normes et de l’inversion normative à laquelle procède le pouvoir pour imposer le projet de loi sur le travail, comme l’explique parfaitement un camarade de notre Union syndicale, Richard ABAUZIT, ancien inspecteur du travail (4).
SUD INTERIEUR :
DU FOND ET DE LA METHODE
REJOIGNEZ SUD INTERIEUR
(1) https://sudinterieur.fr/2016/05/17/le-18-mai-2016-policiers-vous-ne-devez-pas-vous-tromper-dadversaires/https://sudinterieur.fr/2016/05/17/le-18-mai-2016-policiers-vous-ne-devez-pas-vous-tromper-dadversaires/
(2) http://www.europe1.fr/societe/pierre-joxe-si-le-gouvernement-avait-la-bonne-idee-dabandonner-son-projet-de-loi-travail-2751001http://www.europe1.fr/societe/pierre-joxe-si-le-gouvernement-avait-la-bonne-idee-dabandonner-son-projet-de-loi-travail-2751001
(3) JORF du 26/04/2011 page 4194 13° législature Question parlementaire N°106971 http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-106971QE.htmhttp://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-106971QE.htm
(4) http://www.cnt-f.org/video/http://www.cnt-f.org/video/