LE CHANGEMENT, CE N’EST PAS POUR TOUT DE SUITE !

Il y a quelques mois, Sud Intérieur se posait la question de savoir si, réellement, l’arrivée d’un nouveau gouvernement allait changer la donne pour les policiers. Force est de constater qu’après presque un an de mandat, rien ne semble bouger au sein de la Police Nationale… vers un avenir plus radieux ! Au contraire, on assiste, au mieux, à un statut quo, où les policiers sont toujours aussi lésés, ou, au pire, à une régression continue.

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Mais un statut quo ou une régression pour tous ? Non ! Ceux qui sont laissés sur le bord de la route restent les membres du Corps d’Encadrement et d’Application, les Gardiens de la Paix, qu’ils soient gradés ou non, et ceux qui les accompagnent au quotidien, les Adjoints de Sécurité.

Dans les services, rien ne change. Le matériel reste vétuste ou pas assez disponible ici ou là. La pression hiérarchique n’a pas diminué. Les heures supplémentaires s’accumulent. La dangerosité du métier est toujours aussi croissante. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y est un ou plusieurs suicides de policiers ou de gendarmes malgré la création des fameux pôles de vigilance. L’avenir (mutation, avancement, retraites) est toujours aussi sombre.

On explique aux policiers qu’il faut faire face à la crise, aux restrictions budgétaires, à la rigueur. Mais dans le même temps, on trouve l’argent pour installer des caméras portatives sur les policiers et à chaque coin de rue. On trouve de l’argent pour de nouvelles primes (prime poste difficile pour les officiers, indemnité de Responsabilité et de Performance) et conserver les anciennes (primes au résultats diverses dont celles, mirobolantes, des chefs de service -on parle ici de primes qui peuvent monter jusqu’à 35.000 ou 40.000 euros à notre connaissance pour un commissaire central, peut -être bien plus dans certains services spécialisés).

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Dans le même temps, la Cour des Comptes demande une pause salariale, dénonce l’accumulation des heures supplémentaires et l’organisation du temps de travail des policiers, oubliant que ce temps de travail répond aussi à un besoin sociétal de sécurité sur lequel une nation ne peut faire l’impasse. Dans un rapport de mars 2013 jugeant le quantitatif, la Cour des Comptes a semblé oublier le qualitatif et les missions fondamentales de la Police et Gendarmerie Nationales. Si effectivement, il y a beaucoup a dire sur ces sujets, la Cour des Comptes a rendu un rapport biaisé. La preuve avec une telle recommandation en fin de rapport :

« doter les chefs de service des moyens juridiques permettant d’obliger les personnels, quand les nécessités du service le permettent, à récupérer les heures supplémentaires qu’ils ont accumulées, sous peine de se les voir supprimer. »

LE CHANGEMENT, CE N’EST PAS POUR TOUT DE SUITE !…SUITE

Serait-ce oublier que que ce sont ces mêmes chefs de service, eux-mêmes mis sous pression par leur haute hiérarchie, elle-même mis sous pression par le pouvoir politique, qui ont forcé les policiers a accumulé toutes ces heures supplémentaires durant des années pour répondre aux divers impératifs de sécurité mais aussi pour remplir les tableaux de la politique du chiffre et, ces dernières années, répondre à la baisse croissantes des effectifs.

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Aujourd’hui, comment demander aux policiers d’en faire toujours plus sans revalorisation salariale alors que dans le même temps leurs chefs hiérarchique continuent de percevoir des sommes indécentes en primes diverses. Sud Intérieur le répète : il faut abandonner ce système de primes, dont certaines ne sont pas dans le calcul des retraites, pour un vrai salaire unique et décent !

Finalement, la Cour des Comptes a, d’une certaine manière, adopté le point de vue du Ministère : traiter les conséquences, non les causes.

Le traitement des suicides des policiers par l’administration en est un parfait exemple. Pôles de vigilance et proposition de tests d’alcoolémie inopinés dans les services sont autant d’actions ou de projets d’actions qui visent à stigmatiser les policiers sans traiter les causes du suicide qui sont souvent un agrégat de causes personnelles et professionnelles qui conduisent au passage à l’acte. Mais traiter les causes, dans le domaine professionnel reviendrait à remettre en cause une structure archaïque mais bien installée au sein de la Police Nationale.

Alors, on propose des tests d’alcoolémie inopinés dans les services pour, prétendument, sauver les policiers du suicide et l’information est diffusée dans la presse. Résultat : le policier redevient ce « bon poulet soûlard » de nos images d’Épinal. À côté de ça, on lui demande de porter des caméras portatives, d’avoir un numéro d’identification bien visible et de se soumettre au nouveau code de déontologie qui prévoit (aux dernières nouvelles) un article nommé « Obéissance » et une restriction de la liberté d’expression syndicale. Quel message envoient alors le nouveau gouvernement et la hiérarchie aux policiers : nous nous méfions de vous ! Nous vous demandons d’obéir bien gentiment ! Rien de neuf en somme. Pas de changement.

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Étrange message en tous les cas pour un gouvernement qui est issu d’une histoire politique où le sans grade a autant droit à la parole que le hiérarque, où le dialogue et la concertation prennent le pas sur l’ordre inique et le mépris. Tournant le dos à son histoire, il a préféré s’assurer les faveurs de la hiérarchie policière au mépris des réalités des terrains. Augmentant le poste interne de commissaires de 37.5 %, le Ministère a, dans le même temps, baissé le nombre de postes à l’avancement pour les gradés. – 64% pour les Brigadiers, – 33% pour les Brigadiers-Chefs et – 50% pour les Majors. Or, depuis des années, notamment lors de bavures policières, réelles ou supposées, le manque d’encadrement hiérarchique de proximité (gradés, officiers) des Gardiens de la Paix a été souligné.

Nouvelle démonstration que le changement, ce n’est pas pour tout de suite !

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