Le Chiffre nuit au Service Public de la Sécurité !

Présentée par le Gouvernement et ses louangeurs médiatiques comme l’universelle panacée, la mécanique intelligemment construite pour raboter la Délinquance, la politique du Chiffre s’avère, en réalité, n’être qu’un leurre menant à l’érosion des libertés collectives, à l’accroissement de la souffrance au travail et, à terme…

… à l’affaiblissement du Service Public de la sécurité (dont l’objet, rappelons-le, est d’assurer la tranquillité de tous, la sauvegarde des droits de chacun sans servir prioritairement les intérêts de quelques-uns).

Pour la production du bon Chiffre, les directeurs centraux comme départementaux, les chefs de district ou de service, les responsables de grandes et petites unités de police seront quotidiennement mis en concurrence. Une pression aux conséquences irrémédiables se verra constamment exercée. Et si pour certains, le bon Chiffre est un viatique aisé vers de plus hautes sphères, pour la plupart des fonctionnaires, il n’est qu’un usinage perpétuel et faux générant stress, harcèlement, amertume et tensions.

Pour l’application de la politique du bon Chiffre, il est régulièrement fait appel aux scénaristes du théâtre de l’Absurde. Grâce à eux, on aura su déterminer le nombre de gardes à vue du mois à venir avant même que les faits ne se seront produits. On démultipliera les Bacs car grandes pourvoyeuses de petites affaires (dont nombre d’outrages). On tendra à privilégier le fonctionnaire généreux dans la distribution des timbres amende (PV) à celui estimant (oh le naïf !) qu’il sied mieux à un Gardien de la Paix de s’investir dans la résolution des conflits. D’ailleurs, parfois, ne vaut-il pas plutôt ennuyer vingt fumeurs de shit que planquer longuement en équipe pour tenter d’interpeller un dealer d’héro bien organisé ? (eh oui, vingt crânes contre un seul feront plus joliment la courte échelle au hiérarque ambitieux !).

Pour la médiatisation du bon Chiffre, il faut des services – vitrine au diapason. Une Communication bien contrôlée. Des dirigeants de chaînes amis du Pouvoir. C’est ainsi que des journalistes peu regardants auront commenté, en direct et avec emphase, l’arrestation de suspects (à Tarnac – Corrèze ou, il y a peu, à Saint-Pons-de-Thomières – Hérault) que la Justice relâchera par la suite. Car, Oui, si la Politique du bon Chiffre se délecte des terreurs fabriquées, elle a par contre moins de goût pour la traque des patrons voyous, des financiers fraudeurs ou des marchands de sommeil esclavagistes.

Estompé, le chiffre des accidents du travail ne fait jamais la Une des grands médias. Il serait pourtant bien conséquent !

Solidaires Unitaires Démocratiques Intérieur – Membre de Sud Collectivités Territoriales – Membre de l’Union Syndicale Solidaires – Septembre 2009