Face aux régressions sociales et démocratiques

Pour une police respectée et respectable
Pour une politique de sécurité plus juste
Pour une véritable politique sociale

IL EST TEMPS POUR LES POLICIERS D’AGIR A LA HAUTEUR DES ENJEUX AUXQUELS ILS SONT CONFRONTES !!!

La dictature des chiffres
Violences policières et conséquences
Travailler plus pour gagner plus ?
Temps de travail
Salaires
Les retraites
Rétablissons quelques vérités…

AUGMENTATION DES SALAIRES 
REVALORISATION DES PRIMES
ARRET DES QUOTAS ET DE LA RENTABILITE SECURITAIRE
RETOUR A LA RETRAITE A 37,5 ANNUITES
DEFENSE DU SERVICE PUBLIC DE SECURITE
PAIEMENT DECENT DES HEURES SUPPLEMENTAIRES
ARRET DE L’INSTRUMENTALISATION DE LA POLICE

LA DICTATURE DES CHIFFRES

Depuis plusieurs années, la police et la gendarmerie nationales sont soumises à une politique de rentabilité, du soi-disant mérite, à une politique du “bâton”, qui modifie de plus en plus radicalement le métier de policier et ses relations vis à vis des usagers. Or, cette politique du quota (quota de GAV, quota de mises à disposition, quota de contraventions…) est à la fois anti-républicaine – la mission de police est un service rendu à la population et non une manipulation managériale et mathématique des effectifs et de la réalité – et absurde – l’objectivité des chiffres de la police est régulièrement remise en cause par les chercheurs ou les policiers eux-mêmes et ne collent ni à la réalité de terrain ni à l’ensemble du travail policier qui ne peut se chiffrer, c’est à dire l’aspect humain, la gestion de la mission en elle-même (gestions des conflits, renseignements des usagers, accueil, écoute, prise de plainte…).

De plus, cette politique du chiffre accentue la pression sur les policiers, accablants certains jusqu’à la déprime, la dépression voir pire, les rendant fragiles à des problèmes extérieurs et les éloignant de leur rôle préventif au sein de la société et aggravant les tensions avec la population et pas seulement avec les jeunes de quartiers populaires.

VIOLENCES POLICIERES ET CONSEQUENCES 

SUD INTERIEUR réaffirme que les violences illégitimes commises par des policiers se doivent d’être punies avec sévérité et s’alarme des violences anti policières de plus en plus nombreuses dont sont victimes nos collègues, notamment avec la jeunesse de notre pays, qu’elle soit issue des quartiers populaires, de l’immigration ou de la contestation sociale et politique. Nul besoin de faire le procès de qui a commencé quoi en premier. Aujourd’hui, nous constatons que les policiers et une partie de la population sont pris dans un engrenage de violences et/ou de mépris, un cercle vicieux dans lequel ils s’enferment et surtout dans lequel on les enferme.

« On » ? Media, politiques, patrons… Ceux à qui la division rapporte le plus. Ceux qui veulent une police si éloignée des citoyens qu’elle devient l’ennemi des citoyens ne rentrant pas dans le rang des dominants. Les récents exemples (comme à Viennes -38- le 13 mai 2008) de policiers procédant à des saisies de tracts et de drapeaux, à des fouilles et interpellations de militants dont le seul délit a été celui de vouloir manifester leur mécontentement lors de visites présidentielles montrent l’instrumentalisation qui est faite de la police, instrumentalisation dangereuse pour la démocratie que doivent refuser les policiers en accord avec la constitution et les principes de 1789, une police au bénéfice de tous et non au profit de ceux à qui elle est confiée.

TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER PLUS ? 

La tendance actuelle, nationale et européenne, est effectivement au travailler plus mais sans que les compensations rémunératrices rentrent réellement en ligne de comptes. Et les comptes de l’Etat en la matière sont plus que douteux. Les jeunes gardiens de la paix, eux grands perdants de la réforme des corps et carrières, le savent. Et si les grands syndicats policiers tentent de rectifier le tir aujourd’hui pour

les 1er et 2ème échelons, l’Etat lui ne consent qu’à laisser quelques miettes. C’est là un exemple parmi d’autres de la duplicité des gouvernements successifs. Croire que l’Etat, qui crie partout à la faillite (faillite bien imaginaire au regard des richesses produites par notre pays et de la part grandissante des profits engrangés par les actionnaires au dépend des salariés en matière d’attractivité des investissements

directs étrangers, la France était encore à la 3ème place mondiale en 2007 et au sixième rang des nations riches en 2005 selon l’INED [1]), va d’un coup donner à ses chers policiers l’argent qu’elle ne donne à personne d’autres, même sous la pression de la rue, s’est se révéler bien naïf. D’énormes dangers pèsent sur les salariés, y compris dans la fonction publique, y compris au sein de la police nationale.

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TEMPS DE TRAVAIL 

Aujourd’hui, le problème des heures supplémentaires effectuées est un véritable défi pour le ministère.

De plus, se pose le problème des heures supplémentaires à venir. Or, si le gouvernement veut maintenir ou accroître le nombre de policiers dans les rues, il peut difficilement, dans le contexte actuel de réduction des dépenses publiques, se permettre de payer encore plus d’heures supplémentaires (sauf à les brader au risque d’un mécontentement policier) ou de recruter encore plus de policiers (en annonçant ailleurs la baisse de profs, chercheurs… au risque d’un mécontentement de la rue). Quelles solutions restent ils pour le ministère ? A décrypter les logiques gouvernementales, patronales et européennes, plusieurs pistes sont à prévoir ou se mettent déjà en oeuvre :

  • Accroissement du temps de travail, remise en cause des 35h et retour à des semaines de 48h voir au delà dans l’avenir (cf. directive européenne « temps de travail »);
  • Remise en cause des principes compensatoires comme le repos compensateur ou l’heure sécable. N’oublions pas que la réforme sur le temps de travail et la loi sur la rénovation de la démocratie sociale permettent déjà la remise en cause certains aspects du repos compensateur;
  • Paiement au rabais des heures supplémentaires (après tout, ils ne sont pas à un mécontentement près…).

Un rapport de l’Inspection des Finances datant d’octobre 2007, préparant la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), dénonçait la gestion des forces de l’ordre :

  • Il demandait la suppression de 8000 à 10000 postes;
  • Mettait en cause les RTT, les heures supplémentaires et les repos compensateurs sur les finances et la gestion opérationnelle des forces de l’ordre et demandait la révision du temps de travail des policiers.
  • Dans le même temps, il suggérait une enveloppe de seulement 50 millions d’euros pour solder heures supplémentaires et repos compensateurs accumulés au 31 décembre 2006 soit 12 millions d’heures.

Comment être toujours plus disponibles sans renfort et sans coûter plus cher à l’Etat ? Devant ce casse-tête, des lendemains qui déchantent sont à prévoir pour nos salaires et nos repos.

SALAIRES 

Sujet d’inquiétude numéro 1 des Français actuellement, le pouvoir d’achat des salariés est un sujet emblématique de la tromperie présidentielle. Le travailler plus pour gagner plus ne s’est pas vraiment vérifié alors que le pouvoir d’achat continue de baisser. Les fédérations syndicales ont calculé que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de 6% depuis 2000. L’INSEE prévoit un taux d’inflation pour 2008 de 3,2% alors que le salaire mensuel de base n’a augmenté en un an que de 2,7%, soit un écart de 0,4 point, pesant lourdement sur les ménages. Et de plus en plus de policiers, ADS ou fonctionnaires, vivent dans la précarité. La sécurité de l’emploi ne garantie plus la sécurité salariale.

Si les quelques avancées obtenues ici et là sont des acquis, ces acquis ne doivent pas nous faire oublier d’exiger une véritable hausse des salaires au sein du public et du privé. Alors que la part de la richesse croît en même temps que celle des profits, il n’est pas normal que cette richesse ne soit pas redistribuée équitablement. De 1960 à 2006, les dépenses contraintes (impôts, assurances, logement…) sont passés de 22% à 45% du budget des ménages en moyenne mais la part s’élève à 75% pour les ménages modestes [2], sans compter la hausse des prix sur les carburants ou les produits de première nécessité. En fait, la réforme de l’impôt l’a démontré, ce sont les hauts revenus et les actionnaires qui ont toujours le plus bénéficié du partage des richesses.

LES RETRAITES 

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On nous a demandé de faire des sacrifices en 2003. En 2008, on nous le demande encore. Jusqu’à quand ? Le gouvernement souhaite encore allonger la durée de cotisations des retraites à 41 ans. Le MEDEF le souhaite à 45 ans dans la lignée de la politique européenne. Au regard de la baisse continue du pouvoir d’achat, il semble que le nouveau slogan sarkozien soit « travailler plus longtemps pour gagner toujours moins ». Depuis plus d’un siècle, la richesse nationale produite servait à faire baisser le temps de travail et parallèlement les conditions de vie, notamment en terme de salaires et pouvoir d’achats, s’amélioraient. Maintenant, on nous demande de travailler plus longtemps et on gagne moins alors que dans le même temps la France n’a jamais produit autant de richesses. Mais des richesses que ne se partagent que quelques uns … Si Paris et sa banlieue continueront à accaparer les jeunes recrues de la police nationale, les CSP

de province pourront elles compter sur d’expérimentés policiers de… 60 ans et plus. Encore une fois, on demande aux salariés de faire un effort supplémentaire alors que leurs conditions de travail se dégradent et que les salaires ne répondent plus au coût de la vie. Alors que le besoin de financement supplémentaire des retraites, par rapport à la loi Fillon de 2003, a été estimé par le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites de novembre 2007 à un point de PIB en 2020 et à 1,7 point en 2050, personne ne peut raisonnablement croire que l’évolution de l’économie ne permettra pas de le couvrir. Un point de PIB correspond aujourd’hui à 10 % des dividendes versés aux actionnaires des sociétés non financières. Si le monde des profits prenait ses responsabilités dans le financement des retraites, au lieu d’accabler une fois de plus les salariés pour augmenter leurs profits, il serait possible de revenir à plus d’équité, à un âge de la retraite décent et à de meilleures pensions.

RETABLISSONS QUELQUES VERITES… 

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  • Les exonérations de charges sociales sur les bas salaires (contrats précaires!) dont bénéficient les entreprises devraient atteindre 32 milliards d’euros en 2008 (28 en 2007, 24 en 2006) selon la cour des comptes.

    Dans le même temps, le déficit de la Sécurité Sociale a atteint 11,7 milliards d’euros fin 2007 et la cour des comptes a émis des doutes sur l’impact réel de ces exonérations sur les politiques de l’emploi.

    En supprimant la moitié de ces exonérations, celles des entreprises délocalisant, précarisant ou licenciant pour augmenter leurs profits, le budget de la sécurité sociale serait excédentaire. Bien plus qu’en supprimant la CMU (6 milliards d’euros)…

  • 65 milliards d’euros par an d’aides publiques aux entreprises mais seulement 9% vont aux PME soit 6 milliards d’euros [3]. L’impact de ces aides sur l’emploi est régulièrement remis en question par nombre d’économistes.
  • De plus, autres pertes des richesses produites par la France : la fraude et l’évasion fiscales. La première est régulièrement estimée à environ 40 milliards par an et 50 milliards pour la seconde [4]. Si ceux qui possèdent et produisent sur le dos des salariés, parfois souspayés et précarisés, remplissaient leurs devoirs citoyens envers l’impôt, comme nombre de leurs compatriotes beaucoup moins riches, les déficits de l’Etat seraient vite comblés.
  • En 1981, la part salariale représentait 77% du PIB contre 66% en 2006. Ce recul de dix points signifie 180 milliards d’euros captés par les gros actionnaires, à qui les groupes du CAC 40 leur ont versé pour la seule année 2006 40 milliards d’euros. La rémunération du capital s’envole alors qu’en six ans la rémunération des salariés à temps complet n’a augmenté que de 0,5% par an [5].
  • Selon le dernier rapport sur l’emploi en Europe de la Commission Européenne, « malgré » les 35H, les français travaillent autant qu’avant (41h en moyenne au lieu de 41,3 avant le réforme) et se place troisième dans la hiérarchie européenne (derrière les britanniques et les espagnols). Les 35h ont même fait nettement progressé la productivité en France, ce que confirme le Bureau International du Travail en 2007 qui place là encore la France en troisième position en terme de productivité derrière la Norvège et les Etats-Unis.

 
[1] INED: Institut National d’Etudes Démographiques, étude “tous les pays du monde 2007”. Cela montre que la France est toujours placée en milieu du peloton de tête des nations riches entre la 4ème et 8ème place ;
[2] rapport annuel 2008 Fondation Abbé Pierre ;
[3] Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises ;
[4] voir notamment sur ce sujet les travaux du SNUI (Syndicat Nationale Unifié des Impôts) ou de la commission d’enquête sur les paradis fiscaux de l’Assemblée Nationale ;
[5] site du député Michel Vaxès.

Solidaires Unitaires Démocratiques Intérieur – Membre de la Fédération Sud Collectivités Territoriales – Membre de l’Union Syndicale Solidaires