A ceux qui ne s’en lavent (1) pas les mains

Il y a fort peu, un responsable d’une direction policière – nouvellement arrivé à la Préfecture de Police – avait à présider une réunion d’une trentaine d’officiers et de commissaires, où, notamment, étaient rappelés les “événements récents de voie publique”. (1)

Or, depuis cette rencontre, des échos multiples nous en dressent, souvent scandalisés, un tableau aux tons grisâtres d’une toute autre époque.

Selon ces récits, il semblerait, en effet, que le personnage précité, aurait, discutant d’un rassemblement parisien effectué par des “activistes” “contestataires” et “violents”, évoqué un “syndicat de police” qui « défend les Gens de Tarnac ». Puis de préciser : « et particulièrement un fonctionnaire que tout le monde connait ».

Le tout étant, selon des assistants à la scène appuyé par des mimiques suggestives et des touches verbales sibyllines (« c’est pas normal »…. ).

Ponctuant l’habituel tour de table, l’orateur se serait alors lâché : « pour ceux qui n’auraient pas compris, tout à l’heure, quand j’évoquais un syndicat, il s’agissait de Sud Police » (de fait, la structure en question ne syndique pas que des policiers et s’intitule Sud Intérieur… ).

D’après les mêmes sources, il aurait auparavant contextualisé ces dires en avançant qu’ « étrangement, ceux ayant mené la manifestation dont nous parlions, ont, dans le cadre d’échanges et mails préalables avec la Préfecture, démontré une connaissance du langage et des procédures policiers qu’ils ne sauraient avoir acquise par eux-mêmes » (2).

Bien entendu, l’éventuelle accusation serait aussi infondée que grotesque. Et passible des tribunaux.

Pour Sud Intérieur – et non pas Sud Police – les choses sont limpides : soit le hiérarque duquel nous traitons a été calomnié ou mal compris par des victimes collectives d’illusions d’optique et de troubles de l’audition (et en tant que syndicat nous nous engageons à le défendre), soit les propos rapportés ont bien été tenus.

Dans ce dernier cas, on pourra immédiatement se demander :

  • a.) pourquoi nulle procédure judiciaire n’a été lancée contre un ou des individus que l’on accuse en somme, à demi-mots, d’entretenir des liens logistiques avec des Terroristes ? (3)
  • b.) pourquoi, si la menace était réelle, avoir de manière non professionnelle éventé toute l’affaire lors d’une assemblée publique ?

Pour éclaircir la chose, nous aimerions bien rencontrer ce monsieur mais, injoignable, il ne paraît pouvoir se libérer et, désormais, demeure aussi profondément silencieux qu’il aurait (possiblement) su être expansif et volubile (4).

Mais tout cela aurait-il à voir avec le tract Penser Tarnac et la récession qui vient… dans lequel Sud Intérieur (et non point Sud Police) – sans parler du fond du dossier, qu’il n’avait pas à connaître – s’étonnait (à l’instar de membres de groupes parlementaires et de force dirigeants associatifs, politiques et syndicaux) du non-respect du secret de l’instruction, de la violation répétée de la présomption d’innocence ainsi que de l’instrumentalisation première des médias ?

Quoi qu’il en soit,

Sud Intérieur (et non pas Sud Police) récuse par avance la fiabilité de tout(e) élément, trace, texto, cliché, papier trouvé sur sa table… pouvant opportunément être brandi(e) afin de prétendre qu’il soutiendrait Al Qaïda, financerait la mafia, cracherait dans la crème brûlée, ferait du trekking en compagnie de maoïstes pendjabis, renseignerait le Financial Times, aurait initié Messaline, hébergerait le Loup-garou, chantonnerait des messes noires en proto-syriaque, sifflerait de la vodka, volerait des cornichons, boirait du petit lait ou serait contrôlé par le Grand Etat-Major du Paraguay.

Sud Intérieur…

… (et non point Sud Police) estime qu’avérés de telles pratiques, de pareils manquements au principe républicain de neutralité du service public, interdiraient à l’intéressé – à moins qu’il ne s’en explique de manière convaincante – de continuer impunément à exercer ses fonctions.

Que ceux qui, en Démocratie, n’osent bouger devant des actes qui, confirmés, seraient manifestement scandaleux, illégaux et très aisément poursuivables (mais également pathétiques, risibles et tellement très petits que tout mignouteaux), se demandent ce que pourrait être leur attitude – de policiers, de fonctionnaires de préfecture, de citoyens – face à un régime pleinement totalitaire !

 
(1) Perpétuellement…
(2) Il nous paraît plutôt curieux que des militants refusant parfois même de déclarer leurs rassemblements échangent longuement avec des directions de Police.
(3) Terroristes, d’ailleurs (brrrrr…) tous remis en liberté par la Magistrature. C’est assurément là une grande première !
(4) Sud Intérieur (et non Sud Police) s’inquiète aussi des bruits quant au comportement volontiers “humiliant” que ce responsable ferait subir en public à certains de ses nouveaux – et proches – collaborateurs – n’ayant jamais démérité (ex : « Je vous signale à tous que j’ai décidé que Mme X, ici présente, est dorénavant déchargée de la presque totalité de ses fonctions » ).