Et maintenant ?

Face à cette question anodine, les directions des deux grandes organisations révoltées du syndicalisme policier que sont « SGP-FO » et « UNSA Police », semblent fort embarrassées.

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En effet, alors que leurs discours se veulent combatifs et critiques vis-à-vis de la ministre de l’intérieur et de son protocole d’accord signé avec la complicité bienveillante du syndicat « Alliance », on ne peut s’empêcher de constater, en y regardant de plus près, l’absence de dynamique cohérente.

De fait, dans un contexte socio-économique tendu et malgré une mobilisation correcte des policiers à Paris et à Lyon il y a quelques mois, les deux fédérations, devenus subitement les champions de la contestation policière, s’avèrent poussifs dans la mise en place d’un vaste mouvement de résistance et de lutte.

En résumé, la mayonnaise tarde à prendre et la base s’interroge…

« UNSA Police » et « SGP-FO »
Ainsi, après avoir promis à M.A.M de mettre les policiers sur le pavé
Pourtant, ils n’ont toujours rien obtenu pour nous !!
Alors maintenant que fait-on ?
Soufflons sur les braises
Une certitude

« UNSA Police » et « SGP-FO » auraient-ils, à la veille de leur noce, soudainement décidé d’emprunter la voie de l’insubordination, pour enfin relayer activement la colère des collègues et combler leurs attentes ?

Voilà qui ne manque pas de susciter, le premier mouvement de surprise passé, un profond questionnement chez tout ceux qui ont appris à ne pas être dupes des renoncements des grands organismes syndicaux policiers, trop souvent rendus mollassons par la fréquentation des sirènes du pouvoir…

La tempête d’indignation soulevée par Guy Delage, signataire du fumeux protocole malgré une intersyndicale décidée antérieurement au début des négociations avec la ministre, ne peut toutefois masquer le spectacle tragi-comique offert par des cadres syndicaux devenus ces tristes pantins soumis aux aléas de l’alternance politique au sein du pouvoir.

En attendant, combien de temps la cause vertueuse de la défense des fonctionnaires de police et de leurs revendications pourra-t-elle dissimuler le caractère profondément timoré et consensuel de ces deux syndicats « majoritaires » ?

Coincés par une prise de position inhabituellement divergente de celle désignée par l’administration, l’ « UNSA Police » et « SGP-FO », se trouvent maintenant tenus d’aller au bout du processus engagé, à savoir : La confrontation.

Or, déjà des voix s’élèvent en interne pour freiner les ardeurs des plus remontés, et l’on agite à nouveau le spectre récurent de la perte de tout crédit auprès de la direction… 

Ainsi, après avoir promis à M.A.M de mettre les policiers sur le pavé pour réclamer ce qu’il est décent d’appeler le minimum vital, « UNSA Police » et « SGP-FO », les premières démonstrations de force passées, peinent à radicaliser leur mouvement, et semblent craindre de rompre définitivement avec leurs habitudes courtisanes…

La colère de la rue ne se contrôle pas aussi facilement qu’un stylo sur un protocole d’accord bidon, de même que la marche de la révolte ne s’interrompt pas d’un simple paraphe apposé dans le confort d’un cabinet ministériel quelconque.

Cela, nos chers cadres syndicaux le savent et le redoutent à la fois. Car si la « vox populi » (aussi faible soit-elle) les aide parfois à crédibiliser, vis-à-vis de l’administration, leur emprise sur les « masses laborieuses », toute la difficulté de l’exercice réside dans la capacité à canaliser les foules. Confortablement installés dans leurs fauteuils, ces nouveaux apparatchiks, coupés des réalités de ceux qui les ont élus, rechignent à mettre en péril la place qu’ils ont si misérablement acquise. De là le dilemme…

 Pourtant, ils n’ont toujours rien obtenu pour nous !!

Avec le protocole entériné et avalisé par le Conseil d’Etat, disparition de 4 RTT, perte des heures sécables, augmentations misérables et on en passe…

Avec ça, «Alliance » sort renforcé auprès de l’administration, et les prochaines CAP s’annoncent expiatoires pour « UNSA Police » et « SGP-FO », qui se verront sûrement sanctionnés pour ce mouvement d’humeur intempestif (on se rappellera le cas du SNOP qui avait payé cher son non-alignement au sujet des heures supplémentaires…).

 Alors maintenant que fait-on ?

Les syndicats « majoritaires », le derrière entre deux chaises, louvoient, préférant jouer la montre et organiser des manifestations localisées, désolidarisées des autres actions sociales. Attitude corporatiste et vouée à la confidentialité, qui, faute de mobilisation de plus grande ampleur, risque de voir rapidement s’essouffler la contestation.

Dans ces conditions, loin de vouloir décrédibiliser les bonnes intentions, SUD INTERIEUR exhorte chacun des organes syndicaux à prendre enfin leurs responsabilités, en adoptant une ligne de conduite résolument revendicative et sans concession, afin que la voix des fonctionnaires soit entendue et qu’ils obtiennent entière satisfaction.

De fait, le ras le bol des collègues, victimes du diktat des chiffres, mal payés, sans considération de la hiérarchie, et soumis à un déroulement de carrière toujours plus compliqué, est prégnant.


 Soufflons sur les braises d’une colère qui n’a que trop couvé !!

Sarkozy, ne peut, dans le contexte de sa politique sociale désastreuse, se payer le luxe de voir une police inféodée. La bourgeoisie et les nantis du grand capital n’ont que trop besoin d’un rempart pour protéger leurs richesses, ne collaborons pas, imposons nos volontés !!

SUD INTERIEUR condamne cette politique gouvernementale antisociale injuste, et dénonce par là même un protocole visant à s’attacher les services d’une police au rabais pour la défendre !!

SUD INTERIEUR souhaite voir s’inscrire l’action des policiers dans une démarche citoyenne et à l’unisson des revendications de l’ensemble des travailleurs victimes d’une politique d’exploitation !!

SUD INTERIEUR appelle à des actions régulières, massives, prolongées et concertées, pour forcer l’administration, ainsi que le gouvernement à revoir sa copie, et ce, sans contrepartie !!

 Une certitude :
pour faire avancer nos revendications, seule la lutte
collective, acharnée et quotidienne paye.

Rejoindre Sud Intérieur, c’est refuser la fatalité et toute compromission sur le dos des policiers mais aussi défendre l’idéal d’une police au service du public !!

Solidaires Unitaires Démocratiques Intérieur – Membre de Sud Collectivités Territoriales – Membre de l’Union Syndicale Solidaires – 80-82, rue de Montreuil 75011 Paris