4 pages mai 2008

Membre de l’Union Syndicale Solidaires, Sud Intérieur syndicalise des Policiers, des administratifs, ouvriers et scientifiques de la DGPN, des fonctionnaires et agents des préfectures, de la Sécurité civile, de la Direction Générale de l’Administration, des tribunaux administratifs et cours administratives d’appel, des précaires et non titulaires.


Sud Intérieur : objets d’opposition 
2014
Pourquoi, Policier, je dis Non ! à la chasse aux sans-papiers
CHARTE DU POLICIER SUDiste


 

Sud Intérieur n’a pas pour seuls objets l’accroissement du bien être et la promotion sociale des camarades élus à ses organes dirigeants mais se bat pour l’amélioration des situations sociale et professionnelle de tous, pour la défense du service public sinistré par l’action des gouvernements successifs depuis 15 ans ; ainsi nous nous opposons :

  • au Taser qui devrait équiper la Police Nationale et, de manière encore plus irresponsable, les polices municipales ; cette arme électrique annoncée maîtriser aisément et avec plus de sûreté des individus supposés dangereux est, par Amnesty International, jugée responsable d’un nombre important de décès aux Etats-Unis;
  • à la politique du Chiffre, aussi ubuesque (comment, par exemple, peut-on préjuger des gardes à vue que l’on effectuera le mois à venir ?) que liberticide pour les justiciables et les usagers du service public de la sécurité;
  • à la volonté du gouvernement – bien peu contré par l’opposition parlementaire – de revenir, notamment en ce qui concerne les retraites, sur les droits sociaux issus de la Résistance ; lesquels sont pourtant garantis par le préambule de la Constitution de 1958 faisant lui-même référence au socle constitutionnel de 1946;
  • à la volonté du gouvernement de faire adopter son très néfaste projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dont l’adoption pourrait contraindre, sous peine de licenciement, des fonctionnaires à l’emploi réputé avoir évolué à entamer une autre carrière dans l’une ou plusieurs des trois fonctions publiques (Etat, Territoriale, Hospitalière… ) (lire ci-après, aux fins d’illustration, notre petite nouvelle 2014) …

Bulletin d’adhésion : 3 bonnes raisons d’adhérer à Sud Intérieur

 2014

Voilà… J’ai enfin abouti jusqu’ici. Jusqu’au Grand Auditeur chargé, ce printemps 2014, par le Ministère de la Ville de recruter trois informaticiens. Et c’est donc lui, Baptiste Calamagrobis qui me fait face. Un sourire mièvre barre son visage d’une tonalité aussi vaine que triomphante. Une langue bulbeuse frotte par à-coups sa lippe à laquelle un noeud papillon mal fixé surajoute encore plus de grotesque. Maintenant la bouche semble directement s’adresser à moi :

– J’ai lu votre curriculum. C’est intéressant. Xhtlm, Xtml, joomla et la connaissance de plein d’autres langages et logiciels informatiques. D’abord webmaster du site de votre fac. Un post doctorat aux USA, puis chef de projet au siège finlandais de Nokia. Je constate aussi que vous avez travaillé trois ans au Japon, étrange pays dont vous parlez la langue. Vous avez d’indéniables compétences. C’est bien. Vous pouvez intéresser, être utile. Mais pourquoi quitter l’aventure de l’entreprise ? Pourquoi, troquer votre toque de Grand Chef pour le calot du marmiton ?
?! D’abord, je n’ai rien contre les marmitons. J’ai surtout marre d’une vie aliénante. Je veux vivre à Paris près de mon amie. Par ailleurs, ma soeur est chercheuse à l’INRA. Je crois au Service Public à son rôle essentiel pour la communauté des résidents.

– Attention, votre discours devient politique…

– ?? Mais ce sont les lois de la Résistance, le préambule de la constitution de 58 qui … Celui qui dirige la boîte de recrutement souffle désormais en marmottant par borborygmes. Il se lève. Se rassied. Halète plus fort encore et se saisit d’un ouvrage de Lafayette Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie qu’il tourne et retourne. Prestement, par deux fois, il baisse la tête et la redresse. Je lui distingue des épaulettes d’argent. Sa bouche me parle à nouveau :

– Considérant votre profil et malgré l’aspect intolérable de vos provocations, je veux bien vous proposer un temps partiel de 60 % sur l’un des trois postes ouverts au recrutement par le Ministère de la Ville. Vous toucherez 900 euros.

– Mais je ne m’en sortirai pas. J’ai emprunté. Mon amie vient de perdre son emploi et j’ai démissionné du mien.

– Rassurez-vous, vu les réajustements de la loi de mobilité de 2008, je puis dès à présent vous proposer un 30 % à 260 euros comme responsable informatique adjoint de l’hôpital Foch de Suresnes ainsi qu’un 40 % à 400 euros dans des fonctions similaires à la Mairie de Moprilly dans l’Aisne. Vous pouvez donc avoir, en emplois cumulés, un 110 % pour 1560 euros. Vous émargerez donc dans ces trois fonctions publiques que vous aimez tant. Bien entendu, vous devriez étant données les distances être bien motorisé… Vous aurez trois contrats distincts de trois ans dont je superviserai les termes.

– Mais pourquoi ne pas m’octroyer un temps complet au Ministère de la Ville ?

– Parce que 40 % du poste iront à un septuagénaire désireux de reprendre le travail. Ces gens-là coûtent moins cher. Vous serez mis en concurrence. Et si vous nous causez des problèmes, votre emploi sera redéfini. De manière à ce que vous quittiez. Une société d’intérim pour parera quelques temps à la carence. La Fonction publique d’antan avec concours, statut et emploi à vie aura disparu bientôt. Il faut être moderne. Rationaliser.

La bouche de l’homme moderne coûtant plusieurs centaines de milliers d’euros à l’Etat m’annonce que je puis “dès aujourd’hui” signer pour les trois périodes probatoires.

– Bien entendu, pour mes services vous me devrez 800 euros. Immédiatement. En liquide.


 Pourquoi, Policier, je dis Non ! à la chasse aux sans-papiers

Policier(e)s nous le sommes devenu(e)s pour de multiples raisons. Certains se sont peut-être déterminés par des représentations feuilletonesques aussi naïves qu’épiques. Pour d’autres, plus nombreux, la sécurité de l’emploi, l’assurance d’une paie correcte à défaut d’être grandiose, la garantie statutaire (pour combien de temps encore ?) assurée par la Fonction publique d’Etat, et éventuellement un dépaysement parisien quasi assuré aux provinciaux que majoritairement nous fument, ont aussi contribué à la décision de rejoindre le(s) métier(s) de la police.

Mais, non de moindre importance fut la volonté, d’aider, d’assister, de secourir d’autres Humains, qu’ils soient Français, qu’ils soient Etrangers avec ou sans titres. Non moins essentielle fut l’ambition d’imposer une Loi égale pour tous, qu’ils soient prolétaires ou puissants. Non moins nécessaire fut le désir de faire appliquer un socle constitutionnel qui au travers du préambule de 58 renvoie à l’idée d’une République sociale conçue dans la Résistance. C’est là la grandeur de notre part généreuse.

Or voici que depuis plusieurs années, les politiques gouvernementales et les directives du Ministère assènent comme solution, comme viatique à presque tout ce qui ne tourne pas (l’économie, l’Insécurité, le Déclin… ), la quête d’un Graal aussi absurde qu’inhumain : celui du Chiffre pré-annoncé en début d’année, puis clamé/scandé chaque mois de l‘exercice du nombre à atteindre de reconduites à la frontière d’Etrangers en situation irrégulière (ILE).

Absurde car elle punie systématiquement les victimes et non ceux des patrons qui dans le BTP, dans l’agriculture ou dans la confection sous-paient, profitent d’une main d’oeuvre non syndiquée et hors de toute convention sociale. Absurde car la réalité migratoire incite à penser que cette répression n’a pas de sens. Inhumain car avant leur renvoi ces Hommes, ces Femmes ont pu contribuer de longues années durant à la richesse nationale, Inhumain car des couples sont séparés, des enfants ayant grandi en France sont expulsés vers un ailleurs qu’ils ne connaissent pas.

Le Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement, coaché par Brice Hortefeux est une institution voulue et créée par Nicolas Sarkozy lors de sa très longue campagne présidentielle (5 ans). Il existe pour donner un semblant véracité, un rien de couleur à une politique en totale faillite au plan économique, fort contestée dans celui des relations extérieures.

Le service public de la sécurité auquel nous aspirons devrait s’attacher à traquer ceux qui abusent et vivent aux dépends des autres. Par exemple les patrons, abuseurs de biens sociaux, qui s’augmentent de 200 % alors qu’ils proclament leur entreprise en faillite


 Charte du Policier SUDiste

En rejoignant SUD INTERIEUR et le Groupe des 10 – Solidaires

Je rejette les égoïsmes corporatistes pour un syndicalisme de lutte et de résistance, ayant pour double objectif :

  •  la défense des revendications des salariés
  •  la transformation sociale et sociétale.

J’adhère aux valeurs historiques du Mouvement ouvrier et aspire à l’élimination universelle de toute forme d’aliénation, d’oppression professionnelle, individuelle ou nationale.

Ma démarche syndicale, indépendante des dogmes politiques ou philosophiques, se veut en opposition fractale à toute idéologie totalitaire et globalisante, raciste ou nationalitaire.

L’esprit de mon engagement est laïque, démocratique, rétif à tout bureaucratisme.

Je me bats pour l’extension maximale des libertés de chacun(e), seule garantie réelle de l’émancipation de tous(tes).

Je suis solidaire de tout(e) salarié(e) comme de tout(e) travailleur(se) indépendant(e) ne vivant pas de l’exploitation des autres ainsi que, bien sûr, de tout exclu(e) ou précarisé(e).

Je désire la plus complète égalité entre femmes et hommes, entre Français et Etrangers de tous statuts.

Persuadé(e) de l’unité du genre humain, je ne crois ni en l’existence de races différenciées, ni en un quelconque déterminisme ethno-culturel.

Je soutiens la nécessité, sur tout le territoire, d’un service public fort, gratuit et accessible à tous, vecteur d’équité et de progrès social tant pour la population que pour celles et ceux y travaillant.

Je refuse, en conséquence, la cession à un marché, par nature intéressé, injuste et erratique, de cet acquis commun, issu de l’héritage révolutionnaire.

Je m’oppose à une mondialisation libérale régressive pour l’Humanité, le salariat et la nature, profitable aux seules élites et puissances financières, méprisante de l’intérêt général, irresponsable devant le(s) peuple(s).

Je souhaite l’alignement systématique de chacun(e) sur le mieux disant social européen.

Policier(ère), je me considère comme un(e) travailleur(se) de la sécurité au bénéfice de tous, ne privilégiant ni les pouvoirs, ni les puissants ; j’abhorre la culture de soumission si fréquente dans la profession. Je me défie d’un tout sécuritaire paranoïaque et réducteur.

J’ai conscience de tirer ma légitimité de la République, de son triptyque fondateur (Liberté, Egalité, Fraternité), de la volonté du Peuple dont je défends par mon métier les acquis politiques et sociaux.

Tout justiciable est mon égal : quelle que puisse être son attitude je ne cède à la provocation.

Je récuse tout comportement ou propos anti-républicain, condescendant ou blessant.

Amené(e) à utiliser la force, celle-ci demeurera minimale, contrôlée et strictement nécessaire.

Part de la chaîne judiciaire, je privilégie les peines substitutives et considère que l’incarcération -si jugée nécessaire- doit être de moindre oppression ; j’espère tout autant en une réelle politique d’accompagnement et de protection des victimes.

Au sein du Ministère, le combat des camarades non-policier(ère)s (Préfectures, Sécurité civile…), non actif(ve)s (administratif(ve)s, ouvrier(e)s, scientifiques…) non titulaires (ADS…) est le mien.

Hors de toute fierté étriquée de corps, un éventuel commandement ne me donnerait nulle prévalence sur des collègues qui même dirigés seront pour moi d’abord des pairs(esses).

Je dénoncerai tout ordre illégal, toute instrumentalisation de mon action à des fins particulières.

Syndicat Solidaires Unitaires Démocratiques Intérieur – Membre de l’Union Syndicale Solidaires – 80-82 rue de Montreuil (Paris 11ème) – Mai 2008