Pour une Europe sociale solidaire et démocratique

Communiqué national
POUR UNE EUROPE SOCIALE SOLIDAIRE ET DEMOCRATIQUE
AU REFERENDUM DITES NON

Courant 2005, les français, comme la plupart des européens, seront consultés par référendum pour l’adoption de la constitution européenne, dont l’élaboration n’a fait l’objet d’aucun débat démocratique.

Loin d’être une simple consultation, ce référendum sera l’occasion d’exprimer le refus d’une Europe libérale où les droits de chacun sont bafoués au profit des intérêts économiques et financiers de quelques uns.

En 2005 dites :

  • NON à une Europe libérale, où les droits et acquis sociaux sont méprisés, les services publics cassés ; où précarité et misère ne cessent de s’aggraver. Depuis des années, les textes de l’Union Européenne (UE) sont les copiés collés de ceux de l’ERB (European Round Table), le MEDEF européen.
  • NON à une Europe sécuritaire, qui au nom de la lutte contre le terrorisme, réduit chaque jour un peu plus les libertés individuelles, où les immigrés et les représentants des salariés notamment, sont pourchassés avec plus de force que les mafias ou le blanchiment d’argent ! 8 à 12 milliards d’euros, soit 10 à 15 % du budget de l’UE, sont détournés chaque année. Il existe 17 paradis bancaires ou fiscaux en Europe. Que fait l’Europe contre les auteurs de délits financiers qui volent l’argent du contribuable, sinon réduire les moyens des brigades financières et des parquets d’instruction financière qui sont les oubliés des réformes concernant la police et la justice ? En clair, toujours plus de répression pour les victimes d’un système toujours plus inégalitaire et les salariés, toujours plus de mansuétude pour les délinquants en col blanc !
  • NON à l’Europe des secrets, où lobbies et commission européenne mènent, dans le secret des couloirs de Bruxelles, les transactions qui décideront de nos avenirs. Même le parlement européen est exclu des véritables décisions. Ainsi, en 2003, au moment où la liste des services publics mis en jeu dans les négociations de l’Organisation Mondial du Commerce (OMC) pour l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) fut établie, les parlementaires ne purent la consulter qu’après son élaboration, un par un, dans une pièce et sans aucune possibilité de faire des photocopies. Belle leçon de démocratie… L’Europe est un outil nécessaire si elle permet de rassembler les hommes sous une même idée de liberté, d’égalité et de fraternité.

Mais au lieu de ça, chômage, délocalisation, privatisation, marchandisation sont les maîtres mots de ce projet de constitution européenne. Dans les publications de l’UE, l’humain est devenu une ressource, un capital, un investissement. Le modèle social français est érigé en principe archaïque. Aujourd’hui, la remise en cause du temps de travail en Allemagne amène sa remise en cause en France. L’ensemble des systèmes de retraite européens connaissent des reculs qui aboutissent, pour les salariés, à devoir travailler plus longtemps pour une pension de retraite bien moindre etc…

Maintenant, au delà des directives Bolkenstein, de l’OMC et de l’AGCS, des traités d’Amsterdam ou de Nice, l’UE souhaite graver dans le marbre une politique libérale, sans concession pour ceux qui n’ont rien ou si peu. Une constitution, dont les aspects les plus dangereux ont été volontairement ignorés par les médias et les politiques en général et sur lesquels il sera impossible de revenir, comme si le libéralisme était l’unique façon de gérer le monde.

SUD INTERIEUR condamne cette constitution et appelle tous les citoyens à s’informer, à débattre, à se rassembler pour aller plus loin que les mensonges et/ou les silences des principaux médias, partis politiques et organisations syndicales sur cette question. SUD INTERIEUR appelle à s’emparer de ce référendum pour dire massivement non à ce qui serait une régression sociale sans précédent et imposer le bon choix : celui d’une Europe sociale, solidaire et démocratique.