Quelques vues de SUD Intérieur sur l’axe Justice/Police/carcéralité

Sud Intérieur considère que la mise à disposition de tous (sans considération de statuts sociaux ou juridiques, et dans la gratuité généralisée) du service public républicain

(éducation, transport des personnes, poste – non paiement des services essentiels -, culture, soins, assistance aux handicapés, justice, sécurité, retraite conséquente… ), un accès partagé aux richesses planétaires ainsi que la fin des aliénations et oppressions résoudraient grandement violence, délinquance et insécurité. Il resterait évidemment (et heureusement !) – même dans un monde sans exploitation – des individus “en contre”, agissant pour des raisons diverses de manière pulsionnelle ou se posturant différemment.

Voici déclinés brièvement quelques-uns des positionnements de SUD-Intérieur :

Police

Nous sommes pour une police :

Mieux formée (professionnellement, déontologiquement), impartiale, redevable et contrôlée. Correspondant dans sa composition à la sociologie générale. Proche du public.

Ne privilégiant ni les Pouvoirs, ni les puissants. Luttant, en son sein, contre le machisme, les “violences illégitimes”, la culture de soumission ou le racisme. Jouissant du droit de grève. Réhabilitée en ses filières civiles (notamment la PJ actuellement sinistrée).

Le recrutement des officiers (ex inspecteurs et officiers de paix) ne doit être limité aux seules facs de droit.

SUD-Intérieur s’oppose à la dérive sarkozienne vers le tout sécuritaire et à l’abandon concomitant des timides approches de community policing.

Sud Intérieur dénonce, pareillement, l’actuelle militarisation de la police (particulièrement de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation – DOPC – à Paris) et son instrumentalisation dans la répression des marges sociales, économiques ou ethno-culturelles.

Justice

SUD-Intérieur n’a pas tranché entre les systèmes inquisitoire ou accusatoire, chacun pouvant aisément générer ses aberrations (ainsi, prioritairement : contrôle des dossiers pour le premier, nette différenciation de traitement selon les moyens du mis en cause pour le second… ).

Nous exigeons :

  • une Justice abondée dans ses moyens. Si elle doit, certes, être redevable comme tout corps régalien, les fonctionnaires qui l’incarnent (les magistrats) doivent demeurer indépendants dans l’appréciation des dossiers ;
  • une Justice libre des pouvoirs (d’où une nécessaire réflexion sur les procédures d’avancement et de mutation). Non inféodée dans son fonctionnement quotidien au Ministère de l’Intérieur (au contraire la Police judiciaire devrait en être fortement rapprochée). Dans l’esprit de la République, la Justice censure la Police et non l’inverse ;
  • la possibilité plénière laissée à la Justice d’ordonner aides et assistances réelles aux victimes.

SUD Intérieur regrette la dérive sécuritaire intrinsèquement liée à la politique générale du Gouvernement et, plus spécifiquement, à la picaresque aventure sarkozio-perbenienne (constitution de pools spécialisés police / justice, minoration des droits de la Défense, infiltrations de mafias par des fonctionnaires restant perpétuellement anonymes, instauration d’un “plaider coupable”, technique des repentis…).

Ceci mène à haut galop la magistrature vers une soumission obligée à quelque Weltanschauung rétrograde et liberticide voire à la disparition progressive de son état.

Carcéralité

SUD-Intérieur privilégie les peines substitutives, considère que l’incarcération – si jugée nécessaire – doit être de moindre oppression et estime que :

  • Les sites “ouverts” devraient être être les “lieux d’accueil” constituant la “norme”. Les expériences “libérales” étrangères (Québec, Scandinavie…) étudiées. Les techniques aberrantes d’enfermements punitifs – mitard… -, et la “justice” interne d’exception émise par les directions, abolies. Les lieux d’incarcérations vétustes et hors normes impérativement fermés ;
  • Les travailleurs incarcérés ne doivent être esclavagisés aux bénéfices d’appétits privés ou d’Etat (nous exigeons des salaires et conditions de travail identiques à ceux constatés en liberté, ainsi que la possibilité de s’organiser syndicalement ou politiquement) car l’enfermement doit être exclusif d’autres punitions privatives et/ou aliénatoires.

L’Etat et la communauté citoyenne étant supposés avoir déterminé la peine : nul ne saurait être “géré” ou “cogéré” par le privé.

  • Les prisonniers ne doivent être exclus une seconde fois de la communauté humaine par la déchéance complète de leurs droits civiques ;
  • Les nombreux malades mentaux et les “pathologies lourdes” n’ont pas leur place en carcéralité. Tout prisonnier doit voir faciliter ses vies amoureuse, sexuelle et familiale ; ses accès à la culture, aux plaisirs, à l’information et à la formation, reconnus. Les dépersonnalisations, réifications, infantilisations et humiliations doivent cesser. Le reclus n’est ni un animal, ni un jeune enfant ; il doit être perçu comme un Humain majeur ou pré-majeur, pensant et agissant.

L’univers carcéral doit se détacher de l’actuel hors champ qui le caractérise.

Services de Renseignement

SUD-Intérieur considère que les RG devraient être grandement réformés – des pans entiers abolis – et quitter la Police Nationale pour constituer une direction autonome – non policière – du Ministère de l’Intérieur.

Le recrutement externe (pluridisciplinaire) devrait s’effectuer en fac ; la voie interne concernerait tous les fonctionnaires (quotas de linguistes, juristes, historiens, sociologues…). Un “tour” spécifique pourrait intéresser certains professionnels d’expérience ou syndicalistes… Le parlement doit pouvoir (et vouloir !!!) exercer ses contrôles et censures sur les RG, la DST et les services de renseignement militaire.