Aujourd’hui, aucune organisation syndicale ne représente réellement les policiers venus à la profession pour la défense des droits et libertés du Peuple, de ses acquis politiques et sociaux (1).
Grandement coupés des bousculements sociétaux, instrumentalisés par les pouvoirs successifs, les allégeances de réseaux et/ou certaines cliques droitières, la plupart des syndicats policiers existants s’avèrent aussi particularistes que vains.
APPEL A L’EMERGENCE D’UN SYNDICALISME POLICIER EFFICIENT, NON COMPROMIS ET LIE AU CORPS SOCIAL
Etrangers au mouvement ouvrier, ils aliènent la police de la Société en contribuant à privilégier la sauvegarde d’intérêts privés sur le collectif, en participant – à leur niveau – de la globalisation triomphante.
De fait, ils relèguent parfois le policier dans le définitif emploi de contrôleur social, de voiture-balai du libéralisme (alors que par essence celui-ci devrait demeurer un travailleur de la sécurité au service des citoyens).
Tous les grands thèmes revendicatifs – ARTT, retraites, précarité (ADS notamment), conditions de travail, hygiène et sécurité, médecine – semblent abandonnés par ces bureaucraties éternelles, satisfaites et complaisantes.
Nous, policiers écoeurés par cette réalité appelons à la constitution d’un syndicalisme militant et renouvelé, désireux d’une police :
- Liée au corps social car approchante de sa diversité ;
- unissant protection à répression : redevable et contrôlée ;
- jouissant du droit de grève ;
- consciente, assumant son histoire : (Vichy, 17 Octobre 61, Malik Oussekine…) ;
- segment du processus judiciaire ne se prenant nullement pour la Justice ;
- démilitarisée dans ses structures et ses moeurs ;
- annihilant en son sein violences illégitimes, prurits machistes et haine raciste ;
- où toutes les filières (et non seulement celle dite active) seraient considérées.
D‘une police servant le public plus que les politiques en :
- Une police judiciaire ontologiquement rattachée à la magistrature et qui ne serait plus brimée dans certaines investigations (financières ou environnementales notamment) ;
- une police de sécurité publique dotée de moyens lui permettant d’être accessible et impliquée dans l’aide à la victime et non, par exemple, la traque perpétuelle et surréaliste du nonchalant fumeur d’afghan ;
- une police de renseignement attachée pleinement à l’observation de groupes prônant une radicalité violente, réifiante et dérélictive, des sectes et des mafias.
Or, seule l’Union syndicale Groupe des 10 Solidaires, force aussi dynamique qu’indocile, correspond à ce socle ouvert et combatif faisant pour nous totalement sens.
En conséquence, nous appelons tout policier désireux de reconstruction syndicale à nous rejoindre dès aujourd’hui, à
SUD Intérieur où policiers – actifs, administratifs, ouvriers d’Etat, techniciens, scientifiques – militeront avec l’ensemble des fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur (préfecture, sécurité civile…).
Aujourd’hui justement.
(1) Incis dans le préambule de 1958 renvoyant aux constitutions révolutionnaire et résistante de 1793 et 1946.