Pourquoi Cyril se trouve-t-il dans le coma?

Atteint, selon les autorités médicales, d’un “traumatisme crânien sévère avec lésions traumatiques intracérébrales”, Cyril Ferez, militant de Sud PTT, demeure, ce mardi soir, dans un coma critique à l’hôpital Henri Mondor de Créteil.

L’extrême sériosité de son état, les contusions multiples constatées, la très rapide médiatisation par des “sources proches de l’enquête administrative” – que l’on croyait pourtant tenues au secret – de “certains éléments d’informations”, ainsi que les témoignages déjà recueillis (syndicalistes, manifestants, passants, journalistes, photographes… ) amènent SUD Intérieur à d’évidents questionnements :

  • Quelle est la nature des coups et chocs reçus par Cyril samedi soir, place de la Nation ? Qui les lui a portés ? Quand et à combien de reprises ? Pourquoi lui ont-ils été adressés ?
  • Par deux fois, à plusieurs dizaines de minutes d’intervalles, Cyril a été entouré puis dépassé par des unités de “maintien de l’ordre”. Que s’est-il très précisément passé ? A-t-il (oui ou non ?) été frappé par des fonctionnaires d’un service public régalien théoriquement chargé depuis la Révolution d’assurer la protection et la “sûreté” de chaque citoyen, de chaque résident ?
  • Des forces de police et/ou de gendarmerie, sollicitées par certains présents, ont-elles, à un ou plusieurs moment(s), refusé d’appeler les secours alors même que Cyril les nécessitait urgemment ?
  • L’administration de l’AP-HP s’est-elle laissée imposer un total “black out” informatif alors que les camarades de Cyril restaient maintenus dans l’ignorance de son état, de sa destination et que certains témoignages auraient pu grandement aider le personnel soignant ?
  • Pourquoi à l’Hôpital Saint-Antoine, Cyril a-t-il pu végéter de longues heures avant d’être effectivement traité ? Y a-t-il eu défaut dans la transmission de l’information relative à la gravité de ses blessures ?

Sud-Intérieur qui n’a qu’une confiance limitée en l’Inspection Générale des Service (IGS) – dont l’Histoire et la pratique syndicale nous enseignent qu’elle peut instruire, notamment quand l’enjeu politique est avéré, sous très forte pression -, demande qu’une commission d’enquête indépendante soit désignée. Qu’elle soit, comme les camarades de Sud-PTT le souhaitent, présidée par la Ligue des Droits de l’Homme serait une garantie réelle.

Sud Intérieur – Membre de l’union syndicale Solidaires – 80-82 RUE DE MONTREUIL – 75011 Paris – mars 2006 –