Policiers et travailleurs sociaux: Non à la confusion des genres!

Dans le cadre du très régressif projet de loi dit ” Prévention de la délinquance” ,

le Gouvernement entend faire de nombre d’intervenants (travailleurs sociaux – prioritairement – mais aussi salariés des transports, de la santé, éducateurs, bailleurs…) des auxiliaires de police en signalisant des déviants (1).

De plus, dans le confusionnisme le plus total, cet office pourra s’effectuer sous le contrôle et/ou l‘oeil intéressé d’un politique local qui aura ainsi à connaître préférentiellement (prophylactiquement ?) d’individus et de populations dangereux.

SUD-Intérieur rappelle que le travailleur social :

  • a, quel que soit son champ d’activité ou sa structure administrative de rattachement, pour objectif premier l’aide à des individus en demande, des populations en détresse ou pénalisées. Labeur ingrat et souvent mal reconnu, son oeuvre nécessite une pleine sphère d’autonomie, inhérente tant à sa fonction qu’aux conditions spécifiques de son emploi particulier. Sans cette liberté d’agir, d’interpréter, de proposer et/ou de refuser, son métier n’aurait sens et ne serait qu’un travestissement grotesque ;
  • détermine dans la durée – parfois difficilement – son rapport à l’Autre. Les souffrances qu’il rencontre ne peuvent, en éthique et déontologie, l’autoriser a une quelconque ambivalence ;
  • établit ses relations avec les différentes institutions en considérant d’abord et avant tout l’intérêt des personnes (et de leur entourage) qu’il aide professionnellement, lesquelles se confient d’autant mieux qu’elles sont persuadées ne pouvoir être trahies (étant protégées par son secret professionnel) ;
  • juge que la réalité des contacts avec les autres institutions dépend grandement du sens de l’humain, des éventuels respect – ou non respect – des valeurs d’émancipation fondant son métier qu’il pourra y rencontrer ; elle est donc évolutive, à l’appréciation de lui seul et peut toujours être remise en question.

Considérant que le travailleur social n’est nullement un agent de renseignement et que la confusion des genres est attentatoire tant aux libertés individuelles et collectives qu’à l’autonomie du professionnel concerné, SUD-Intérieur soutiendra tous ceux refusant ce type de listage menant tout droit à un Fichier National des Asociaux (FNA).

 
(1) Ah, Progrès, Progrès quand tu nous tiens… Progrès ? En RDA, 2.5 M de personnes (sur 17 M) collaboraient institutionnellement avec la Stasi…