Contrôle social, contrôle économique: Une police du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple?

Issant du peuple, L’Exécutif ne saurait, dans un pur système de médiation représentative, faire sens et légitimité que s’il lui demeure redevable,

est par lui toujours contrôlé et ne défend prioritairement les puissants au détriment de ceux considérés être aux marges (de qui ? de quoi ? qui détermine le Centre ?). Pareillement sa force publique ne devrait se voir déléguer partie de ce pouvoir populaire que sous le mode synallagmatique, dans un cadre réflexif et obligeant.

Contrôle social, contrôle économique : Une police du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple ?

Cette évidence déjà portée y il a déjà 2500 ans par certaines traditions helléniques, se trouve intégrée à notre socle constitutionnel – constitutions de 1789, 1793, préambule de 1958 référant aux droits sociaux, déclarations des Droits Humains (1789, 1948) et certains traités internationaux paraphés par la France .

Ce sont d’ailleurs la réalité du contrôle populaire sur sa police et les champs prioritaires auxquels celle-ci s’intéresse en priorité qui déterminent grandement la nature d’un Etat.

SUD-Intérieur constate actuellement nombre de régressions majeures par rapport à cet Idéal. Voici quelques exemples, parmi bien d’autres, illustratifs de cet aller à rebours :

A.) Corps intermédiaires de la police nationale :

  • Depuis 1995, la dichotomie entre police en tenue et structures en civil n’existe plus. Les Officiers sont donc des fonctionnaires qui dès leur formation acceptent d’être uniformisés, désirent commander et sont souvent là par défaut après avoir échoué aux concours de commissaires et/ou de la magistrature (partant, contrairement aux inspecteurs aux origines multiples – historiens, juristes, enseignants… – il se trouve parmi eux bien moins de gens de gauche (1)). Alors que le corps des inspecteurs était multiple et ne pouvait se concevoir sans autonomie, nombre de nouveaux officiers méconnaissent le terrain, apparaissent suivistes voire se considèrent comme l’annonçait sans malice un responsable syndical maillon d’une chaîne hiérarchique solidaire. Cette réalité très inductrice s’avère problématique lors d’affaires sensibles où l’OPJ (2) en charge de dossier – désormais souvent gardien de la paix – peut faire face à une une chaîne de priorités solidairement – et solidement – opposée à sa logique d’enquête.

B.) Démantèlement des grands services de police judiciaire :

  • Les brigades centrales parisiennes et les offices centraux du Ministère (Crim, Financière, stups… ) ont perdu depuis 15 ans force hommes et moyens. Dans les services traitant de la délinquance en col blanc, nombre de policiers-experts ont muté dégoûtés d’avoir travaillé des années sur des escroqueries, magouilles ou carambouilles ayant mis au chômage des milliers mais n’ayant valu à leurs auteurs que de gentilles peines symboliques (souvent inférieures à celles infligées aux petits contrevenants de quartier).

C.) Contrôle trop distancié de la magistrature sur le suivi des enquêtes :

  • Pour parer aux risques (dont celui de fuite) SUD-Intérieur préconise que la Police Judiciaire soit directement rattachée à la Magistrature. Un magistrat ne devrait jamais être informé du développement d’une affaire après que toute la chaîne hiérarchique solidaire l’ait été (jusqu’où remonte-t-elle ?).

D.) Placement de la Gendarmerie sous statut civil :

  • Il paraît aberrant – car liberticide – dans une démocratie que des militaires sans droit de syndicalisation et à la hiérarchie lourde et traditionnellement interventionniste traitent d’affaires de Police Judiciaire. SUD-Intérieur demande la civilisation de la gendarmerie (et le droit de grève pour les policiers…).

E.) Activation réelle de la lutte contre les flux mafieux :

  • Des micro-Etats entiers (Caïmans, Moustiques…), des parcelles de l’Union européenne (Jersey, Luxembourg…), des Etats liés à l’UE (Lichentenstein, Monaco voire Confédération Helvétique) vivent pour tout ou partie d’une délinquance mafieuse générant distorsions économiques et aliénations humaines (esclavages, addictions, prostitution…). La lutte en contre devrait être universelle. Or, peu est fait. Serait-ce parce que certains des responsables – extra européens notamment – d’Etats majeurs profitent de collusions incertaines (anciens tributaires de pools militaro-financiers aux embranchements curieux…) ?

(1) Simple constatation sociologique… Etre de gauche n’est d’ailleurs pas viatique excluant par avance de toute dérive ! 

(2) Officier de police est un grade (lieutenant, capitaine…) certains officiers (Formation, Renseignement…) ne sont plus OPJ. Officier de police judiciaire (OPJ) est une fonction d’enquête. Z’avez compris ? Ouais ? Sinon… Circulez !